Laye Fodé Traoré, le jeune apprenti-boulanger guinéen menacé d’expulsion à Besançon, va pouvoir rester en France. La préfecture de Haute-Saône a annulé ce jeudi 14 janvier l’OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) émise à son encontre en novembre dernier.  Une victoire pour le jeune homme et son patron, Stéphane Ravacley, boulanger dans le quartier de Rivotte à Besançon, qui a mené une grève de la faim de 12 jours pour défendre son employé. Le jeune apprenti  est arrivé en France il y a deux ans et demi en traversant une partie le Sahara, puis la Méditerranée sur une embarcation de fortune. Depuis septembre 2019, il est apprenti dans la boulangerie “La Huche à Pain”, chez Stéphane Ravacley. Mais depuis sa majorité en avril 2020, le jeune homme ne bénéficie plus de la loi qui interdit d’expulser un mineur isolé sans papiers.

Le combat victorieux du boulanger de Rivotte

Sous le coup d’une OQTF depuis le mois de novembre 2020, Laye Fodé Traoré n’avait plus le droit de travailler. Révolté par cette situation, son patron avait entamé le 3 janvier une grève de la faim qui a très vite connu un retentissement national, une pétition pour défendre le jeune homme a recueilli plus de 240.000 signatures. Stéphane Ravacley voulait faire parler de cette situation le plus possible, objectif atteint: la préfecture de Haute-Saône a signifié ce jeudi 14 janvier à l’apprenti qu’il pouvait rester en France.

La préfecture considérait jusqu’à présent que les documents d’identité du jeune homme n’étaient pas authentiques.  Mais leur validation récente par l’ambassade de Guinée, qui lui a délivré un acte de naissance, et la mobilisation en faveur de Laye Fodé Traoré ont mené les autorités à revoir leur position. “Compte tenu à la fois de son parcours d’intégration jusqu’alors exemplaire et de ses perspectives d’insertion professionnelle, la préfète de la Haute-Saône a décidé d’abroger la mesure prise à son endroit et de lui délivrer un titre de séjour” indique un communiqué de la préfecture de Haute-Saône.

Le jeune homme va pouvoir passer son CAP

A l’annonce de sa régularisation, le jeune homme a “pratiquement pleuré, il a remercié son patron, ses éducatrices et l’Etat français“, a confié son maître d’apprentissage, “C’est une grande joie, une victoire. Maintenant, on va aussi se battre pour les autres“.   Le jeune apprenti va pouvoir passer son CAP de boulanger en juin prochain, il pourrait être embauché définitivement par son patron à l’issue de son apprentissage.