Un boulanger français, Stéphane Ravacley, en grève de la faim depuis huit jours pour protester contre l’expulsion de son apprenti guinéen, a été conduit aux urgences mardi 12 janvier  après avoir fait un malaise, a-t-il indiqué à l’AFP. Le boulanger de Besançon (est de la France) a été «pris en charge peu avant 9h par les sapeurs-pompiers qui l’ont conduit à l’hôpital», a confirmé la préfecture du Doubs.

L’artisan de 50 ans est «tombé dans les pommes» alors qu’il se trouvait dans sa voiture, devant sa boulangerie, a précisé la responsable des ventes du commerce, Anne-Sophie Rousseaux. «Il est à l’hôpital, mais son état n’est pas trop grave», a-t-elle ajouté. Contacté alors qu’il se trouvait encore aux urgences, M. Ravacley a précisé qu’il se sentait «très faible». Il ne se nourrit plus que de bouillon et a perdu environ huit kilos depuis le début de sa grève de la faim. Une infirmière lui rend visite tous les deux jours. Son ancien apprenti, Laye Fodé Traoré, 18 ans, a dû interrompre sa formation. Pris en charge en France en tant que mineur isolé, il est visé par ne obligation de quitter le territoire français (OQTF) délivrée par la préfecture de la Haute-Saône, département où il réside, voisin du Doubs.

Le jeune Guinéen a saisi le tribunal administratif de Besançon pour contester juridiquement cette OQTF et le refus de la préfecture de lui délivrer un titre de séjour. Sa requête sera examinée le 26 janvier. Selon son avocate, la préfecture considère que les documents d’identité de M. Traoré ne sont pas authentiques. Ces documents sont en cours de validation par l’ambassade de Guinée en France, a-t-elle relevé. Des personnalités du monde politique, syndical, artistique ou littéraire notamment, ont appelé lundi 11 janvier, le président français, Emmanuel Macron à «aider le boulanger de Besançon en grève de la faim !», dans une tribune publiée dans la presse.  La pétition en faveur de Laye Fodé Traoré, lancée par M. Ravacley, avait recueilli mardi plus de 220.000 signatures. Il a par ailleurs mis en place une page Facebook pour centraliser les témoignages de tous les employeurs et apprentis confrontés au même problème que le sien.

Mouctar Bah, AFP