L’ex-président sud-africain, Jacob Zuma, n’a pas le droit de rester silencieux, a conclu la Cour constitutionnelle sud-africaine. Dans son jugement rendu ce jeudi 4 février, celle-ci lui ordonne de comparaître devant la commission anti-corruption. Et surtout de témoigner. Depuis des mois, l’ex-président joue à cache-cache et a réussi à ne pas rendre de compte, empilant les recours ou faisant valoir son droit au silence. En octobre dernier, il s’est même présenté devant la commission… sans prononcer un seul mot. Excédée, celle-ci avait alors saisi la Cour constitutionnelle.
C’est donc chose faite. L’ex-président va devoir répondre aux questions de la Commission qui a déjà entendu des dizaines de ministres, élus, hommes d’affaires ou hauts fonctionnaires qui ont déballé au grand jour les scandales de l’ère Zuma : l’utilisation de fonds publics pour rénover sa résidence privée ou bien l’attribution de marchés publics à des amis. Même si les conclusions de celle-ci ne peuvent déboucher directement sur des inculpations, elles peuvent être transmises au parquet pour d’éventuelles poursuites. Dans son jugement, la Cour constitutionnelle a d’autre part jugé inacceptable que l’ancien chef d’État entrave les enquêtes d’une commission qu’il a lui-même mise sur pied.
Si cette commission anti-corruption sud-africaine savait ce que ce Zuma nous a piqué pour installer le Président-Grimpeur à Sékhoutouréya en 2010, elle l’aurait trimballé devant Dame Thémis. Comme l’ont fait les Américains avec Mamoudou Thiam ; et les Suisses avec Beny Steinmetz. Il ne serait pas étonnant de revoir un jour Nicolas Sarkozy à Conakry pour fêter l’impunité des lobbyistes.