El Hadj Abdourahmane Diallo, opérateur économique connu sous le sobriquet El Hadj Doura Bindi a été enlevé le 5 décembre 2017 au quartier Hamdallaye. Il a séquestré, baladé entre Conakry, Dubréka et Forékariah avant de rendre l’âme au petit matin du 19 janvier 2018 dans une case au quartier Kénendé à Dubréka. Il a été enterré nuitamment dans la brousse. Le Procès de ses présumés ravisseurs a démarré ce 29 mars, au tribunal de première instance de Dixinn. Vingt personnes dont une femme sont soupçonnées d’avoir pris part d’une manière ou d’une autre à ce kidnapping. 15 Guinéens, un Léonais, un Malien et 3 Nigérians. Ils sont inculpés pour association de malfaiteurs, enlèvement, séquestration, complicité, recel, blanchiment de capitaux et assassinat. L’audience criminelle de ce lundi a été consacrée à l’identification des accusés, la notification des chefs d’accusations et la lecture de l’ordonnance de renvoi devant le tribunal criminel pour les uns, de l’arrêt de renvoi pour les autres.

Lors de l’enquête, une juge d’instruction avait accordé un non-lieu partiel  près d’une dizaine des accusés. Un non-lieu annulé par la Cour d’appel de Conakry. Ils tenteront donc de prouver leur ‘’innocence’’ devant le tribunal. Maitre Faya Gabriel Kamano, avocat de la partie civile se frotte déjà les mains : « La famille d’El Hadj Doura continue de le pleurer, mais elle est contente que le procès démarre enfin. La lecture de l’arrêt et de l’ordonnance de renvoi nous a fait comprendre qu’il s’agit d’une véritable association de malfaiteurs. Certains ont reconnu les faits, d’autres les ont niés, mais les débats vont édifier tout le monde ».

Les avocats de la défense, eux, comptent s’appuyer sur le non-lieu  partiel accordé à certains de leurs clients puis annulé à la Cour d’appel pour les tirer d’affaire : « L’instruction finale c’est à la barre. C’est ici qu’on va comprendre véritablement les choses »lance Me Abdoulaye Keïta. Et maitre Abou Camara d’ajouter : « On ne condamnera pas nos clients dans leur ensemble. L’arrêt de la cour d’appel montre déjà qu’il y a des doutes. Ce n’est pas parce qu’ils sont accusés qu’ils sont responsables. Comme le juge a douté, il faut que les débats aient lieu, et le monde saura qui est responsable de quoi ».

Les débats proprement dits commenceront le 12 avril prochain. Parmi les accusés, il y a Oumar Barry, Naby Moussa Camara, des bérets rouges en service au BST (Bataillon de la sécurité présidentielle) et Amadou Sacko, agent de  police. Alpha Oumar Barry, Lama Kaba, Zimbabwé et Ibrahima alias B52 sont en fuite.

Yacine Diallo