La brouille entre le Président Alpha Condé et son Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Au sein de la classe politique guinéenne, chacun y va de son commentaire. Si certains voient dans le geste du Premier ministre une forme de chantage adressée au patron de Sékhoutouréya, d’autres pointent un doigt accusateur sur le comportement du Chef de l’Etat. C’est le cas du Chef de file de l’opposition, Mamadou Sylla, qui considère que le Président de la république ne laisse pas assez de marge de manouvre à son PM : « Le président a nommé le Premier ministre et les ministres sur la base de la confiance. Il n’a qu’à laisser le gouvernement travailler et lui rendre compte. Le président est à la tête de l’Exécutif, il doit être normalement l’ordonnateur et le contrôleur. Ce n’est pas son rôle de faire certaines choses à la place des ministres. Je pense que la campagne est finie. Il ne faut pas qu’il fasse comme si on était en campagne. A partir du moment où il a nommé le Premier ministre, je pense qu’il faut le laisser travailler au bénéfice de nous tous ».

Le patron de l’UDG demande au Président de la république de faire un choix définitif : laisser le Premier ministre travailler en toute liberté ou le remplacer par quelqu’un d’autre : « Je crois qu’on doit se mettre au travail maintenant. Quand tu as confiance en quelqu’un tu le laisses faire. Et quand tu n’as plus confiance, tu le laisses partir, c’est aussi simple. Il faut qu’il sache quand même que la population veille sur tout ce qui se passe. Ce que je veux dire au président, c’est de faire confiance aux hauts cadres de l’Etat ou les démettre s’il n’en a plus confiance. Je pense que lui seul, il ne peut pas gérer le pays. J’avoue qu’il y a de l’inquiétude. A chaque fois, il y a des problèmes, je ne sais pas si c’est dans ça que lui il s’en sortira ».

Aux dernières nouvelles, les choses commenceraient à rentrer dans l’ordre. Kassory s’est rendu ce lundi 5 avril à son bureau. Il prévoit également de se rendre à l’Assemblée nationale, le mercredi 7 avril pour présenter la politique générale du gouvernement.

Yacine Diallo