D’habitude, quand on pose aux hommes politiques africains des questions sur des dossiers pendants devant la justice, ils se contentent de dire qu’en raison de la séparation des pouvoirs et donc de  l’indépendance de la Justice, ils se gardent de se prononcer sur de tels dossiers. Même si nous savons  ce que valent ces beaux principes dans nos pays. Mais dans notre pays, c’est l’Exécutif qui affirme dans les médias que des personnes qui ne sont pas encore jugées sont des fauteurs de troubles et commanditaires de faits infractionnels. Des principes qui figurent en bonne place dans tous textes, y compris la constitution dont l’initiative et l’adoption ont coûté la vie à nombreux Guinéens et occasionné de nombreux dégâts sur le plan matériel, sont ainsi foulés aux pieds. Comment la Justice peut-elle rassurer dans ces conditions ?

 Par d’ailleurs, dans une procédure pénale, les personnes poursuivies ont le droit non seulement d’être informées des charges articulées contre elles, mais aussi de voir et de discuter les éléments de preuve qu’on entend utiliser contre elles. On n’attend pas au dernier moment pour leur présenter ces éléments de preuve. C’est cela aussi un procès équitable, transparent et loyal. En tout état de cause, même si des éléments de preuve sont cachés jusqu’à la dernière minute, ils seront soumis à la nécessaire discussion de toutes les parties, puisque le juge ne peut fonder sa décision que sur des preuves qui ont apportées et discutées de manière contradictoire devant lui. Du moins dans un procès normal.

MT