Le chef de file de l’opposition et président de l’UDG, Mamadou Sylla, n’a pas été convié au cérémonial d’accueil du président gambien Adama Barrow, attendu à Conakry ce jeudi 3 juin. En l’absence d’une communication officielle, ses proches et ceux du pouvoir avancent des explications.

«Alpha Condé ne lui pardonne pas ses dernières sorties médiatiques fracassantes contre le pouvoir. Il n’a pas été consulté même pour la nomination de Fodé Bangoura comme secrétaire permanent du cadre de dialogue», confie un membre du cabinet du chef de file de l’opposition, qui a requis l’anonymat.

Quoique prudent, un proche du pouvoir abonde dans le même sens : «Habituellement, c’est le protocole qui établit la liste des personnalités conviées. Il peut y avoir une explication comme cela pourrait être une omission involontaire. Il n’est par ailleurs un secret pour personne que ses rapports avec le président de la République sont distendus ces derniers temps, en raison de ses sorties médiatiques».

Quoi qu’il en soit, l’opposant et président de l’UDRG, Bah Oury, également membre du cabinet de Mamadou Sylla, y voit une violation de la loi : «Je considère que c’est la marque d’une mauvaise gouvernance. La loi doit être respectée. Les autorités font tout au gré des humeurs ou d’intérêts partisans. C’est cela le problème en Guinée. On ne peut pas construire avec cela une nation, un État de droit, une démocratie. Cela veut dire dès que je suis mécontent de toi, je piétine tes droits».

Une alliance pour être plus audible

Par ailleurs, une nouvelle alliance autour de Mamadou Sylla s’apprête à voir jour. Elle comprend entre autres les partis politiques déjà membres de son cabinet. «Le cabinet du chef de file n’était pas une alliance de fait. Cette alliance est la suite logique, le complément. L’objectif est de provoquer une alternance», explique Bah Oury, qui renchérit sur l’opportunité de la création de la nouvelle structure: «Une alliance politique dans un contexte de multipartisme est une nécessité : celle de regrouper pour faire entendre une voix crédible. Il y a nécessité de préparer l’avenir dès à présent. Des objectifs politiques : les membres vont s’accorder sur l’orientation vers l’apaisement, la décrispation et l’ouverture d’un dialogue fécond».

Diawo Labboyah