C’est une décision pour le moins surprenante que la Cour d’appel de Cona-crime vient de rendre dans l’affaire Oumar Sylla alias Foniké Menguè. Le responsable des antennes et de la mobilisation du FNDC est condamné à 3 ans d’emprisonnement par le juge Seydou Kéïta. Ce dernier a infirmé la décision de relaxe prononcée en faveur de l’activiste par le TPI de Dixinn en 2020 et la peine de 11 mois d’emprisonnement qui lui a été collée par celui du TPI de Mafanco pour provocation directe à un attroupement non armé suivi d’effets. Seydou Kéïta a donc retenu contre Oumar Sylla l’infraction de menace, notamment de violence ou de mort par le biais d’un système informatique. Il est allé au-delà même des réquisitions du procureur, Mohamed Kaba, qui avait demandé au tribunal de condamner l’activiste à 2 ans d’emprisonnement pour menace et provocation directe à un attroupement non armé.

Mais Oumar Sylla, lui, reste droit dans ses bottes : pas questions de renoncer à la lutte tant qu’Alpha Grimpeur est au pouvoir : «Le combat continue jusqu’à la victoire finale. Monsieur Alpha Condé n’a pas raison pour le 3e mandat. Le peuple de Guinée continuera à lutter contre ce 3e mandat. Alpha Condé a téléguidé la justice, c’est honteux. C’est un militant qui m’a condamné, mais le tribunal de l’histoire m’acquittera. Le combat continue.»

Les membres du FNDC et les proches d’Oumar Sylla, mobilisés à la cour d’appel, ont scandé «Justice zéro» ! «Justice corrompue» ! «Alpha dictateur» ! Un opposant de s’exclamer: «L’histoire retiendra que l’opposant historique est devenue dictateur.» Oumar Sylla a été ramené manu-militari à la Maison centrale.

Dès le matin, tout laissait déjà présager que Foniké Mengué n’allait pas s’en sortir. La Cour d’appel était quadrillée par un dispositif sécuritaire important, l’entrée de la salle d’audience filtrée. Ceux qui arboraient des t-shirts rouges (couleur du FNDC) ont été empêchés d’y avoir accès.

Yacine Diallo