Le 3 juin, à la faveur du compte-rendu du conseil des ministres, le porte-voix du goubernement, P’Tit Bout Kamara, a salué la volonté de dialoguer exprimée dans une tribune par Oussou le Gawa de l’Ufdg, le Shérif Bah et Cellou Ta-Baldé, depuis leurs cellules.

«Je pense qu’il s’agit d’une pensée politique positive et d’une démarche républicaine salutaire, parce que nous sommes amenés, en tant que Guinéens, à défendre indépendamment de nos convictions politiques et de nos opinions personnelles, un certain nombre de valeurs et de principes que nous avons en partage»,  déclare-t-il. Pour lui, ces leaders de l’Union des forces démocratiques de Guinée, au gnouf depuis huit mois, ont fait preuve d’un sens civique « très élevé » de responsabilité. «En démocratie et en État de droit, le recours à la force n’est pas une alternative ou une option. La violence n’est non plus une solution. Ils ont réaffirmé leur engagement démocratique qui est de se battre par les voies régulières légales pour faire aboutir leur combat et assouvir même leur ambition d’accéder au pouvoir. Je retiens également qu’ils privilégient le dialogue et la concertation pour le règlement de tous les différends et les problèmes qui pourraient se poser à notre Nation », s’exclame le porte-voix qui ajoute : « C’est une évolution salutaire. Nous souhaitons et espérions que cela puisse avoir un effet de contagion pour beaucoup de nos compatriotes, de manière à ne pas confondre le combat politique avec parfois, des comportements qui constituent des actes de défiance aussi bien à l’encontre des institutions régulièrement établies et le bon fonctionnement du processus démocratiques pour lesquelles ils disent se battre. »

« Ces différents rapports comportent beaucoup d’insuffisances »

Les ONG internationales accusent régulièrement la Guinée, dans leurs rapports, de violations des droits de l’Homme. Tout récemment, c’est Amnesty International qui a épinglé la Guinée. Pour P’Tit Bout Kamara, ces rapports sont partiels. «Nous avions dit en tant qu’État, ouvert à la discussion de n’importe quelle question, sans tabou. Mais, nous regrettons le fait que, le plus souvent, ces rapports soient partiels. Donc, on a souvent de sentiments de reprendre des thèses et des opinions des pourfendeurs des régimes. Lorsqu’on fait un travail, il est important de l’équilibre, être pour la véracité des faits, d’écouter toutes les parties avant de tirer une conclusion. Nous disons que ces différents rapports comportent beaucoup d’insuffisances liées notamment à une instruction en charge contre le gouvernement, plutôt qu’une instruction à charge et à décharge, parce que dans les violences politiques dont il s’agit, nous pensons que parfois les responsabilités se situent ailleurs. Mais la plupart des conclusions de ces rapports, malheureusement, ne respectent pas toujours la vérité. Ce qui ne permet pas d’établir clairement les faits et rendre justice comme cela se doit», conclut le ministre. 

Yaya Doumbouya