Les dissensions et autres frictions au sein du Mouvement syndical guinéen sont loin de finir. Alors que le populo a encore en tête les accusations et contre-accusations de corruption faites devant le CNRD lors des consultations, la bataille au sein de l’Union syndicale des travailleurs de Guinée reprend de plus belle. Cette crise qui couvait depuis des années a connu un rebondissement ce 12 octobre. Une des chambres de contrôle de la Cour d’appel de Conakry a invalidé l’élection d’Abdoulaye Sow, secrétaire général de l’USTG Conakry. Abdoulaye Sow se considérait pourtant comme le patron légitime de cette entité. Il estimait d’ailleurs que cette histoire de bicéphalisme au sein de l’USTG était clause. Il décide de transporter l’affaire devant la Cour suprême, parce qu’il soupçonne une accointance entre les juges de la Cour d’appel et ses adversaires : « Nous avions récusé la présidente de la cinquième chambre et le président de la Cour d’appel de Conakry. Ils ont toujours cherché à nous condamner sur du faux. Ils ne nous ont même pas dit qu’il y avait audience. Donc, cette décision ne peut en aucun cas nous engager. Nous n’avons jamais été informés qu’il y avait une audience, nos avocats non plus. Les pratiques anciennes persistent encore, c’est un faux jugement qu’ils ont rendu. Nous allons nous pourvoir en cassation à la Cour suprême, parce que c’est du faux ». L’avocat d’Abdoulaye Sow confirme avoir déjà entamé les démarches devant ladite Cour.

Cette affaire remonte il y a trois ans. Le congrès de l’USTG était programmé à Mamou en octobre 2018. Sauf qu’à quelques jours de la cérémonie, feu Louis M’Bemba Soumah, à l’époque secrétaire général, annonce son annulation. Il avait justifié son acte par sa volonté d’unifier toutes les factions rivales qui se tiraillaient au sein de la Centrale syndicale. Mais l’opposant à Abdoulaye Sow, Abdoulaye Camara et son groupe n’ont rien voulu entendre. Ils ont maintenu le congrès de Mamou et il est sorti “vainqueur’’. Abdoulaye Sow, à son tour, s’est fait élire secrétaire général de cette même USTG en novembre 2018. Depuis, les deux factions sont entre invectives et poursuites judiciaires.

Yacine Diallo