Pour n’avoir su prendre les mesures radicales qui s’imposaient après la débâcle enregistrée lors de la CAN 2019 disputée en Egypte, le foot national retombe dangereusement dans ses travers. Engluée dans une crise dont on attend toujours l’épilogue du côté de la FIFA et de la CAF, l’administration fédérale brille par son laxisme, et sa gestion à la petite semaine. Et cerise sur le gâteau, à quelques mois des phases finales de la CAN 2021 programmées en janvier 2022 au Cameroun, le Fini national ne rassure guère. Eliminée sans gloire dans sa course au Mondial Qatar 2022, notre équipe nationale n’aura été que l’ombre d’elle-même au Maroc.

Les mêmes causes produisent les mêmes effets dit- on ! A la suite de notre élimination à la CAN 2019, nos autorités sportives et politiques ont donné à l’époque l’impression de prendre à bras le corps cette situation catastrophique. En plus du scandale financier lié à notre participation, au plan sportif les résultats techniques enregistrés ne plaidaient guère à faire preuve d’atermoiement. Pour probablement se donner bonne conscience, la fédération a été sommée de produire un compte rendu de notre participation ; il en fut ainsi pour le ministère des scores, qui communiqua en conseil des ministres. Une agitation qui ne servit qu’à jouer sur le temps, puisque les milliards mis en cause ont été passés à perte et profit. Au plan sportif, comme il fallait s’y attendre, le coach Belge Paul Put du onze national fut remercié, et pour le reste, le laxisme a sévi.

Un choix hasardeux

Pour remplacer Paul Put, un appel à  candidature est lancé le 1er août 2019. Pour y répondre 87 candidats se sont manifestés. Au bout du compte, une short liste de cinq technicien est retenue par la commission d’examen des candidatures. Et à la surprise générale, en septembre 2019,  le français Didier Six sort du chapeau de la Féguifootaise ! Cet ancien international, camarade d’équipe de Jean Tigana en équipe de France, n’était pourtant pas le plus capé. Aujourd’hui, à mi-parcours de son contrat, son palmarès donne raison à ceux qui avaient contesté son choix. Même s’il a obtenu notre qualification aux phases finales de la CAN prochaine du Cameroun ; ce qui en soit ne représente guère un exploit dans un groupe constitué de la Namibie, du Mali et du Tchad. C’est bien le contraire qui aurait étonné !

L’heure des comptes a sonné

Notre participation au Mondial Qatar 2022, n’étant plus à l’ordre du jour, il va falloir désormais faire face aux phases finales de la CAN du mois de janvier prochain. Le futur ministre des scores et des jeunots a du pain sur la planche. Il est à plaindre, pour la simple raison que la gestion de l’équipe nationale au fil du temps,  et par la force des choses a engendré un système très lucratif : du choix de l’entraîneur national, à l’encadrement technique, en passant par la convocation des joueurs, une véritable nébuleuse s’est constituée. Pour briser ce cercle vicieux, il faudra de l’abnégation et des nerfs d’acier pour résister à la tentation.

De ce qui précède, nous suivrons avec intérêt, les premières mesures qui seront prises par non seulement l’administration fédérale et le ministère des scores. Ensuite, il serait intéressant de découvrir le prochain locataire du ministère des scores et des jeunots. Dans cette attente, nous croisons les doigts !

Cheick Tidiane