Le viol d’une femme par des médecins dans une clinique à Conakry la semaine dernière irrite l’Ordre national des médecins de Guinée. A travers une déclaration du 18 octobre, le président de l’Ordre, le Pr Hassane Bah, a condamné l’acte.

Il a déclaré que les mis en cause ne sont pas répertoriés au niveau de leur organisme. «Notre mission est de moraliser, ce qu’on fait en amont à travers l’enseignement, à travers des séminaires. L’exercice de la médecine en Guinée est régi par le ministère de la Santé. Un médecin qui veut s’installer, doit bénéficier d’un agrément qui est signé par le ministère de la Santé. On a un avis à donner : Est-ce le médecin a des compétences requises pour exercer son activité ? On vérifie aussi son diplôme, quelques fois la moralité. Cet avis est facultatif et donc toute la décision revient au ministère de la Santé», précise M. Bah. Pour lui, la responsabilité appartient à l’Etat de réglementer l’exercice de la médecine. «Aujourd’hui, ce n’est pas un secret qu’il y a des non-médecins qui exercent la profession. Il y a des médecins qui exercent les activités médicales dont ils n’ont pas la compétence. En tant que médecin, lorsqu’on me dit qu’un médecin a commis un viol, la question que je pose : est-ce qu’il s’agit réellement d’un médecin ? C’est quand-même quelqu’un qui a une formation, qui a une étude, l’éthique et la déontologie. C’est pour cette raison qu’il ne faut pas les appeler médecins, ce sont plutôt des délinquants sexuels qui ont procédé à une agression sexuelle, dans l’exercice illégale de la profession médicale».

Pour l’infraction ? Pr Hassane Bah explique : « Le fait d’être médecin peut être considéré pour les juristes comme étant une circonstance aggravante, parce qu’il a bénéficié de l’autorité qu’il a vis-à-vis de son client qui est malade, en position de vulnérabilité, pour faire le viol. Donc, il ne s’agit pas d’un procès contre le médecin, mais plutôt d’un procès contre un délinquant  sexuel. Tous ceux qui sont en blouse ne sont pas médecins. Il y a des infirmiers, des garçons de salle, des tradi-praticiens ou autres», souligne le médecin.

L’Ordre national des médecins de Guinée se constitue partie civile face à la situation, pour défendre l’honneur de la profession médicale. Professeur Bah interpelle la justice à faire son travail, si nécessaire radier les accusés de l’exercice de la profession médicale, une fois que toutes les preuves seront établies.

Kadiatou Diallo