Le 19 septembre, le Président Mamadi Doumbouya a, dans un décret, mis sur pied un cadre de dialogue inclusif. Il est censé rapprocher les positions entre la junte et les acteurs socio-politiques qui dénoncent une gestion unilatérale de la Transition. Les manifestations à l’initiative du Front national pour la défense de la Constitution ne sont pas étrangères à cette évolution de la position de la junte.
Désormais, c’est autour de la table, en face des émissaires de la junte, que les acteurs politiques et sociaux devront poser et soutenir leurs revendications afin de trouver un consensus.
Le dialogue sera conduit par un groupe de facilitateurs nationaux «reconnus sur la base de leur moralité, de leur neutralité et de leur expertise.» Ils seront nommés par un arrêté du Premier ministre, sous l’autorité duquel ils sont placés. «Un arrêté du Premier ministre définit la composition, l’organisation et le fonctionnement du cadre de dialogue inclusif», précise le décret.
Le groupe de facilitateurs nationaux sera appuyé par un comité technique mixte (Primature et ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation). Son rôle est de présider les plénières, modérer les discussions, faciliter la bonne communication entre les parties au dialogue.
Cette fois-ci, Mamadi Doumbouya n’a pas engagé son ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, Mory Condé, pour diriger le cadre du dialogue. Le résultat de celui-ci, à la faveur du cadre de concertation d’avril dernier n’a fait qu’exacerber le manque de confiance. Les partis politiques les plus représentatifs, tels que l’UFDG, le RPG, l’UFR étaient restés en marge du processus.
Pour ce qui est du cadre de dialogue inclusif, tant réclamé par la classe politique et la société civile, le Premier ministre rendra périodiquement compte au Président Mamadi Doumbouya du fonctionnement de ce dialogue. Selon le décret, les critères de choix et le nombre de délégués du cadre de dialogue inclusif seront déterminés après consultations entre les parties prenantes et les facilitateurs nationaux.
Le 27 août, le médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest pour la Guinée, Thomas Boni Yayi, a bouclé sa deuxième visite en Guinée. Il a, entre autres, recommandé d’actualiser le cadre de concertation et a exhorté les partis politiques à y prendre part. Désormais, le CNRD (Comité national du rassemblement pour le développement) fait le premier pas. Reste la volonté de créer un climat favorable au déroulement du dialogue inclusif.
Le 20 avril, le FFSG (Forum des forces sociales de Guinée), a pris acte de la mise en place du cadre du dialogue inclusif. Mais, il déplore la «banalisation dans le décret» du processus de médiation de la Cédéao engagée à la demande des grandes entités sociales et politiques du pays. Mohamed Cissé, chargé de la communication du PEDN, n’y voit pourtant aucun obstacle.
Yaya Doumbouya