Le lundi 12 septembre, le ministre de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation, Guillaume Hawing, était l’invité des «Grandes Gueules» d’Espace FM. Dans son intervention, le ministre accuse son prédécesseur Alpha Amadou Bano Barry d’avoir abandonné l’école guinéenne : C’est une «démission totale».
«Quand nous sommes venus aux affaires, nous ne sommes pas restés au bureau pour lire les rapports. Nous nous sommes rendus à l’intérieur du pays, pour toucher les réalités de l’école guinéenne. 1 080 écoles hangar, un besoin criard d’enseignants, un manque criard de plus de 150 mille tables-bancs. Le niveau d’enseignants et cadres reste à désirer. Certains élèves suivaient les cours à même le sol. On s’est demandé si l’Etat existait… » Guillaume Hawing a ajouté : «L’école est l’arme la plus puissante qui puisse développer une nation. Je ne jette pas la pierre sur la gestion du ministre Alpha Amadou Bano Barry, l’administration est un processus de rectification continue. On reprend là où l’autre a laissé, tout en faisant le travail qu’on doit faire. Je ne dis pas que tout ce que Bano a fait est mauvais et je ne dirais pas non plus tout ce qu’il a fait est bon. J’avoue très honnêtement que c’était une démission totale ».
Le diagnostic posé, voici le remède préconisé par Hawing
Le ministre dit avoir fait le compte-rendu de sa tournée aux partenaires techniques et financiers, au gouvernement et au Président de la Transition. Il s’est assigné trois objectifs à savoir : la rénovation et l’extension de certaines écoles ; le deuxième est lié à la formation des formateurs et le troisième au recrutement des enseignants. Selon lui, son ministère dispose d’un plan d’urgence appelé programme triennal, pour la construction de 1 000 salles de classe. « Aujourd’hui, nous pouvons vous dire effectivement que nous sommes sur le chantier de la rénovation d’extension de 540 salles de classes qui sont en cours qui seront opérationnelles dès l’ouverture des classes, le 4 septembre ». Le ministre affirme que le besoin d’enseignants est de 15 mille. « Comme on savait que les enseignants existent, ils sont dans les bureaux, ils sont dans les directions, ils sont archivistes, ils sont réellement des enseignants. Nous avons besoin d’enseignants en situation de classe. Alors, nous avons déployé une mission à l’intérieur du pays qui a travaillé. On s’est rendu compte qu’il y avait près de 3 750 enseignants qu’on pouvait utiliser. Nous avons supprimé quelques postes, mais ce sont des suppressions provisoires, pas définitives. Et pourquoi ? Nous avons remarqué que certains y étaient, juste pour y être. Vous pouvez retrouver un poste « occupé par deux, trois quatre, cinq personnes » au lieu d’une personne, indique le ministre qui poursuit : « Nous nous sommes dit qu’il est de notre devoir de chercher et de redéployer ces gens en classe. Ensuite, nous avons mis à contribution les directeurs d’écoles qui connaissent des enseignants, parce que certains étaient là-bas comme des archivistes, bibliothécaires. Donc, nous avons fait la part des choses, ceux qui peuvent enseigner étaient au nombre de 2 440 enseignants. Il y a des malades, il y a des gens qui ne sont pas formables et des vieilles personnes, donc dans ce corps de trois mille et quelques, nous avons 2 440 enseignants sous la main que nous pouvons redéployer aujourd’hui et ce travail est en cours ».
Pour le ministre, c’est la première phase du travail qui est en train d’être fait. «Le recensement biométrique de tous les fonctionnaires est prévu, nous faisons un traitement d’urgence. Nous avons besoin d’enseignants, mais c’est à la Fonction publique que relève le travail biométrique. Il est très difficile de tendre la main chaque fois à l’Etat : nous avons un manque».
Le ministre indique que le « mal est profond et l’héritage est lourd. Ne pas le dire, c’est mentir. Mais, les réformes sont engagées. Lors de notre tournée, nous sommes entrés dans certaines classes où se trouvaient des animaux. C’est suite à tout cela que nous avons pris des mesures urgentes. Heureusement, le Président comprend la situation de l’école guinéenne et met les moyens à notre disposition, afin d’améliorer la situation. Nous sommes en train de rénover plus de 540 salles de classe. Sur toute l’étendue du territoire national, nous donnons des formations aux formateurs, croyez-moi que c’est un signal très fort», a conclu Guillaume Hawing.
Kadiatou Diallo