Le procès des présumés auteurs des massacres du 28 septembre 2009 s’ouvre le 28 septembre. En exil depuis avril dernier, Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG est prudent sur cette annonce du ministère de la Justice.

Il était au stade le 28 septembre 2009 comme bien d’autres leaders politiques qui dénonçaient les velléités du Chef de la junte de l’époque, le capitaine Moussa Dadis Camara, de se maintenir au pouvoir. Il y a été blessé comme des centaines d’autres guinéens. Treize ans plus tard, on s’achemine vers l’ouverture du procès de ceux qui sont accusés d’avoir perpétré ces crimes. Acteurs de la société civile, membres d’organisations de défense des droits de l’Homme et associations des victimes se frottent les mains. Mais Chez Cellou Dalein Diallo, l’optimisme est mesuré. Chez nos confrères de RFI, l’opposant, déjà en froid avec les autorités de la transition, craint que le procès ne soit instrumentalisé : «Il y a beaucoup de rumeurs qui circulent en Guinée, des craintes que la justice ne soit instrumentalisée à cette occasion aussi, pour condamner dans la foulée les organisateurs de la manifestation et les commanditaires des crimes commis. Cette inquiétude existe. Cette rumeur, je souhaite vivement qu’elle ne soit pas fondée et que le droit soit dit, et qu’un discernement soit fait entre les victimes et les bourreaux. Et que seulement, les bourreaux soient sanctionnés ».

Le président de l’UFDG ne cache pas sa méfiance vis-à-vis de la justice guinéenne. Il en a pour preuves sa plainte concernant son domicile de Dixinn ou encore le dossier Air Guinée: « Il y a eu l’affaire de ma maison qui a été réduite en poussière alors que le dossier était devant la justice. Ensuite, le dossier d’Air Guinée où l’on m’attribue la responsabilité, non seulement, de la liquidation d’Air Guinée et de la vente de ses actifs alors que tout le monde le sait, le ministère de Transports que je dirigeais n’a pas participé à la liquidation. Ces deux affaires me font douter de cette justice ».

L’ancien Premier ministre ne compte pas vivre éternellement en exil : « J’ai l’intention de rentrer en Guinée. Je voulais simplement avoir les gages que la justice dira le droit, rien que le droit ».

Yacine Diallo