Ouvert le 24 novembre dernier, le dialogue politique «inclusif» a fermé ses portes le 15 décembre. La signature officielle du rapport final tarde à venir. Cela commence à inquiéter certains participants.
La montagne accouchera-t-elle d’une souris ? Des membres de partis politiques et d’organisations de la société civile réunis au sein du collectif des acteurs sociopolitiques du cadre de dialogue s’élèvent contre la non officialisation du rapport final des conclusions du dialogue inclusif. Ce rapport serait disponible depuis le 15 décembre. Ils craignent que les facilitatrices et les autorités de la transition profitent du report de la cérémonie de signature du document, pour glisser des choses qui n’ont pas fait l’objet de débat. Ils se sont fait entendre ce 19 décembre, lors d’un point-presse : « A l’ouverture, nous avons claqué la porte pour un certain nombre de manquements, le différend a été réglé, nous sommes revenus. Nous avons discuté à l’intérieur des groupes thématiques qui sont au nombre de 13. Les conclusions ont été adoptées en plénière, un rapport général a été adopté. Malheureusement, nous constatons qu’il y a eu un report non justifié de la signature du rapport. Cela nous inquiète », explique Ibrahima Sory Diallo, de l’ADC-BOC. Il met en garde les facilitatrices contre toute modification du rapport final : « Nous connaissons le contenu de ce rapport, si nous constatons qu’il a été modifié, nous le rejetterons».
Dans la nuit du 15 décembre, docteur Makalé Traoré, une des facilitatrices, a annoncé dans un communiqué que la cérémonie de signature de ce fameux rapport est reportée. Sine die. Elle a justifié la décision par le fait que le rapport aurait besoin d’un toilettage. Mais depuis, c’est silence radio, et les suspicions commencent à prendre de l’ampleur. Pour Oyé Béavogui du PDG-RDA, les choses ne sont pas claires : « Pour nous, le travail était fini, le rapport devait être signé le jeudi (15 décembre, NDLR). Nous ne comprenons pas, parce que tous les points avaient été validés. Ce report est en train de créer un doute, et le doute peut engendrer la suspicion. Nous tenons à ces recommandations. Pour nous, il est hors de question qu’une d’entre elles soit modifiée».
A voir si les conclusions du cadre du dialogue seront rendues publiques avant même que le CNRD ne trouve un terrain d’entente avec les coalitions comme l’ANAD, le FNDC-politique ou encore le RPG arc-en-ciel qui ont refusé de participer au rendez-vous.
Yacine Diallo