L’audition de capitaine Moussa Dadis Camara, ancien président de la Guinée sous le Chaud-Ndd, se poursuit au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à Kaloum. Parler de son “déplacement” au complexe Marocana qui jouxte le stade du 28 septembre le jour du massacre, l’agace. A chaque fois que cette affaire est évoquée à la barre, il pique une colère noire au point que ce mercredi il a juré sur sa progéniture, pour nier sa présence au complexe piscine Marocana.

Lors de son passage,  Maître Paul Yomba Kourouma, avocat de Toumba Diakité, avait révélé que le jour du massacre, l’ancien président était sorti par l’issue de secours de la Présidence sis alors au camp Alpha Yaya Diallo, laissant ses gardes pour se retrouver au complexe Marocana. C’est là qu’il aurait « supervisé le massacre ». « Une affabulation, un enfumage », avait réagi Me Pépé Antoine Lama, un des avocats de Dadis. Sauf que, quand Maître Jocamey Haba a tenté de démentir cette affirmation, Dadis Camara ne s’est pas senti à l’aise. Il admet qu’il y avait une issue de secours à la Présidence à l’époque, mais il rejette catégoriquement l’info qui fait état de sa présence à Marocana. Il a haussé le ton, avant de raconter : « Je suis à un stade où vous n’êtes pas dans mon cœur, monsieur le président ni le procureur ni le substitut, encore moins les assesseurs. Vous ne m’avez pas obligé monsieur le président. Ce que je compte faire monsieur le président, il n’est pas permis de le faire devant votre auguste tribunal, mais je vais me jurer. Je sais, ce n’est pas ma puissance qui m’a fait venir ici, c’est Dieu pour avoir servi cette nation. Parce que ce je veux faire, ce n’est même pas ma vie. Ce sont mes enfants. Contrairement monsieur le président, l’affaire de Marocana je le jure, je jure sur ma progéniture, si cette affaire de Marocana est vraie que Dieu me détruise, qu’Il détruise toute ma  génération. »

 Pendant qu’il criait, le président du tribunal, Ibrahima Sory 2 Tounkara, lui demandait de se calmer, de ne pas jurer. Mais capitaine Dadis continuait à crier. Ce qui a obligé le président du tribunal à suspendre l’audience.

Ibn Adam