Lundi 23 janvier, 39ème audience du procès du massacre du 28 septembre  2009, 13ème comparution du capitaine Moussa Dadis Camara, poursuivi pour, entre autres, complicité de meurtre, d’assassinats, viols, pillages, incendie volontaire. 

Après les questions de la défense, c’est la réplique du parquet et des avocats de la partie civile. Pour certainement consolider l’accusation, ces deux parties posent presque les mêmes questions. Notamment, sur la responsabilité présumée de l’accusé dans le massacre, les ordres qu’il aurait donnés, les dispositions prises pour empêcher le massacre. Comme au début de son audition, le capitaine Moussa Dadis Camara nie tout. Il l’a dit et réitéré qu’il n’a aucune responsabilité dans le massacre du 28 septembre 2009. Il n’aurait ni donné d’ordre ni envoyé quelqu’un au stade pour commettre le massacre.

L’ancien putschiste est largement revenu sur la date historique du 28 septembre qu’il voulait emblématique en réunissant les fils du pays. Seulement voilà, Dadis Camara refuse toute confrontation, arguant qu’il n’est mêlé ni de près ni de loin au massacre du 28 septembre 2009. Il dit n’avoir pas vu de corps et des blessés, il ne connaît pas non plus où ont été enfouillis les corps qui ont disparu. L’avocat poursuit en disant que Dadis avait donné l’ordre à quelqu’un d’aller prendre les camions de l’homme d’affaire Kerfalla Person Camara KPC, pour ramasser les corps et les convoyer au camp Samory. Il a d’ailleurs sollicité la comparution de ce dernier.

Moussa Dadis pique une colère noire, lorsque Maître Alsény Aissata Diallo, avocat de la partie civile, a évoqué des féticheurs dont il aurait sollicités les services, pour l’aider à se maintenir au pouvoir. Même qu’un certain Idrissa Chérif, son ‘’conseiller en communication’’, avait été mis à contribution pour faire venir des féticheurs de la Côte d’Ivoire, un autre d’Inde. A toutes ces déclarations de l’avocat, Moussa Dadis affirme que ce sont « des allégations, des imaginations pures et simples ».

A force de persister sur les féticheurs, le capitaine Dadis pète les plombs et parle de harcèlement. Chaque fois, le président du tribunal, Ibrahima Sory 2 Tounkara, le rappelle à l’ordre et lui demande de se calmer et de répondre aux questions. Comme, il y a assez de répétition, l’accusé répond qu’il ne revient pas sur ce qu’il a déjà dit ces derniers jours.

L’audience se poursuit. Moussa Dadis Camara qui veut garder le calme, semble agacé par certaines questions des avocats. Ils tiennent à le confondre aux faits et démontrer sa responsabilité, en tant que chef d’Etat.

Mamadou Adama Diallo