Dans la nuit du mercredi au jeudi 9 février, le marché d’Entag a une nouvelle fois été le théâtre d’un violent incendie. Plus d’une cinquantaine de boutiques, magasins et kiosques ont été ravagés par les flammes. Il n’y a pas eu de perte en vies humaines, mais des commerçants ont tout perdu dans la catastrophe.
Sur l’origine feu, les victimes pointent un doigt accusateur sur un transformateur installé au cœur du marché par la Société Electricité de Guinée (EDG), et qui aurait pété vers 2h du matin. Certains commerçants qui y passent habituellement la nuit ont tenté, en vain, d’éteindre le feu. Ce n’est que vers 4h du matin que les agents de la protection civile sont arrivés sur les lieux. Ils n’ont pu maitriser les flammes qu’au petit matin de ce jeudi. Sur l’origine de l’incendie, les victimes sont furieuses contre EDG, qu’elles accusent d’être à la base de leur malheur. Surtout de 2017 à nos jours, c’est la troisième fois qu’un incendie d’origine électrique ravage le marché d’Entag. Elles demandent aux autorités de sortir le transformateur du marché : «Je revends des téléphones, des télévisions et d’autres appareils électroniques. Je n’ai rien pu sauver, tout a été consumé par les flammes. J’ai perdu près de 200 millions de francs guinéens. Les autorités doivent maintenant trouver la solution pour que le transformateur sorte du marché, sinon, un jour elles ne pourront pas faire face au drame qui se produira ici», explique Alhassane Diallo.
Face aux critiques et à l’indignation, un responsable de l’administration du marché accuse les « surcharges subies par le transformateur. Le transformateur alimente trois quartiers. Il est petit par rapport à toute cette charge. Chaque fois que le courant revient, il y a des bourdonnements sur le transformateur, le feu jaillit sur les files électriques. Cette nuit, dès que le courant est revenu, les flammes ont jailli et se sont propagées sur les toitures des boutiques. Nous ne pouvions rien faire».
Les agents de la protection civile ne pouvaient pas faire grande chose. Non seulement ce n’est que « deux heures après le début de l’incendie que nous avons été informés, mais aussi le marché est presque inaccessible, tellement que la promiscuité est grande. Toutes les issues sont bouchées par des kiosques», déclare Amadou Kaba, directeur de la protection civile à Matoto. Il accuse le manque de moyens pour la protection civile : « Toute la commune de Matoto n’a qu’une seule citerne avec une capacité de 3 000 litres, environ 30 minutes d‘intervention. Tous les grands marchés de la capitale doivent avoir un poste avancé, avec un camion prêt à intervenir à tout moment». Vaste programme !
En attendant, c’est la tristesse et la désolation chez les victimes.
Yacine Diallo