Un petit répit matinal et la route Leprince s’embrase à nouveau. Les manifestants continuent de répondre à l’appel à manifester des Forces Vives de Guinée dans le Grand-Conakry et dans quelques villes à l’intérieur du pays. Alors que les détenus politiques dont les responsables du FNDC (Front national pour la défense de la Constitution) ont été libérés mercredi 10 mai, les manifestants exigent le retour rapide à l’ordre constitutionnel et dénoncent l’assassinat « par balles » de plusieurs jeunes lors de la manif du 10 mai.

Jeudi 11 mai, 2ème journée de manifestations des Forces Vives de Guinée. Peu avant midi, c’était déjà la paralysie tout au long de l’autoroute Leprince. Boutiques et magasins sont restés fermés. Les forces de maintien d’ordre composées de la police et de la Gendarmerie sont fortement déployées le long de l’Axe. À Koloma-marché, les jeunes se sont fortement mobilisés et ont barricadé le passage. Un peu plus loin, à Bomboly, où un jeune candidat au BEPC a été tué la veille, des affrontements ont éclaté entre les forces de l’ordre et les manifestants avec des échanges des jets de pierres et de gaz lacrymogènes.

A Wannindara où un autre jeune du nom de Alhassane Bah a été «par balles», c’est le statu quo. Des affrontements ont été signalés çà et là. Sur le tronçon Enco 5 – T5– T6, la circulation est restée très fluide avec une grande méfiance, les activités économiques sont au point mort. Des magasins, boutiques et stations-services sont restés fermés. Les services de sécurité tentent désespérément d’empêcher les jeunes en colère, de rejoindre la chaussée, par des coups de gaz lacrymogènes.

À Bailobayah dans la commune de Dubréka (Grand-Conakry), les affrontements ont également repris entre manifestants et farces de l’ordre ce 11 mai. 

Les prodémocraties répondent à l’appel des Forces Vives de Guinée qui ont invité à poursuivre sa série de manifestations, malgré la libération des responsables du FNDC hier. La circulation a été coupée sur le tronçon Cimenterie-Kagbelen.

Alors que la journée du mercredi a été particulièrement agitée et s’est soldée avec le triste bilan d’au moins sept morts, trente-deux blessés et plus de cinquante-six arrestations selon les FVG, la journée du jeudi 11 mai, bien que mouvementée, n’a pas connu ce sort jusqu’au moment où nous mettions en ligne.

Abdoulaye Pellel Bah