Le procès opposant Madifing Diané, ancien ministre de la Sécurité et ancien gouverneur de Labé, à l’Union des forces démocratiques de Guinée (Ufdg), s’est ouvert jeudi 28 mars au tribunal de première instance de Mafanco. Le prévenu absent, le tribunal renvoie l’audience au 11 avril, pour sa comparution et pour l’ouverture des débats.
L’ancien ministre est poursuivi pour « diffamation, discrimination, abus d’autorité et dénonciation calomnieuse », sur la base des articles 361, 363 et 313 du Code pénard. A la faveur d’une sortie médiatique, Madfing Diané a, en substance, accusé l’Ufdg de fraude lors de l’élection présidentielle de 2010, à l’issue de laquelle son candidat, La Petite Cellule Dalein Diallo, arrive deuxième avec 47% de voix contre Alpha Grimpeur élu Prési avec 52% de voix.
A l’audience du jour, l’ancienGouv de Labé a brillé par son absence. Son avocat (sans vinaigrette) hors du bled, s’est fait représenter. Mais, il avait laissé une demande de renvoi de cette audience au tribunal et à la partie civile, « au motif qu’il serait hors du pays pour quelques jours. » Une demande qu’ignorait le parquet. Ainsi, Siba Toupou, le pro-crieur, demande au tribunal de renvoyer l’audience pour la comparution du prévenu.
« La partie civile n’est pas opposée à la demande de renvoi, mais nous sommes en matière pénale, le prévenu devait être présent dans la salle, afin de soutenir la demande de renvoi de son conseil. Le prévenu a été régulièrement cité », déclare Me Salifou Béavogui, avocat de la partie civile (Ufdg.)
Ainsi, sur la base des articles 478 et 479 du Code de procédure pénale, la partie civile demande au tribunal de décerner un mandat d’amener ou un mandat d’arrêt contre l’ancien ministre Madifing Diané, au motif qu’il ne s’est pas présenté au tribunal et n’a pas présenté une excuse.
« On ne peut se dire légaliste et traîner le pas lorsqu’on est convoqué à la justice. Nul n’est au-dessus de la loi. Il ne faudrait pas donner le sentiment aux citoyens qu’en Guinée, il y a deux catégories de citoyens : une soumise à outrance à la loi et l’autre qui la défie ou fait d’elle ce qu’elle veut. »
Finalement, la présidente du tribunal, M’Balou Traoré, a renvoyé le dossier au 11 avril prochain pour la comparution de Madifing Diané et pour l’ouverture des débats.
Déjà, la partie civile a communiqué des pièces « établissant les infractions contre le prévenu », au tribunal et à la défense. Ça va barder !
Yaya Doumbouya