Le 21 juillet, Joe Biden, le Président des Etats-Unis d’Amérique, a renoncé à sa candidature à la présidentielle de novembre prochain. En annonçant son soutien à sa vice-présidente, Kamala Harris, il donne ainsi une leçon de démocratie aux dictateurs africains qui s’accrochent au pouvoir, à tout prix.

« En politique, il faut, parfois, savoir perdre un peu, pour gagner l’immortalité », écrivait dans sa chronique du 29 juin dernier, Jean-Baptiste Placca de Rfi. Joe Biden, 81 ans, le président de l’une des premières démocraties du monde, l’a fait dimanche 21 juillet 2024. Il s’est immortalisé. Visiblement diminué, moins convaincant, comprenant « la vigueur l’abandonner jour après jour », il a cédé sa place à plus apte que lui. Quatre mois avant l’élection présidentielle américaine. Sa vice-présidente, Kamala Harris, est désormais la candidate à l’investiture du Parti démocrate. Elle pourrait devenir officiellement son porte-étendard à la présidentielle du 5 novembre prochain.

Une leçon de démocratie aux dictateurs africains qui tiennent à rester au pouvoir, ad vitam aeternam. Contraints à embrasser la démocratie suite à la Conférence de La Baule (France) de juin 1990, au risque de perdre le soutien de l’Occident, ils doivent retenir la leçon Biden. Ils devraient s’inspirer de leur homologue américain. D’autant que l’exemple vient d’en haut, dit l’adage.

Le Camerounais Paul Biya, 91 ans, au pouvoir depuis novembre 1982, usé par l’âge, devrait passer la main à une nouvelle génération de politiques. Le faire maintenant, c’est redorer son blason, terni par plus de 42 ans de règne sans partage. Ne pas mourir (enfin) sur le fauteuil présidentiel, c’est partir la tête haute. Mieux vaut tard que jamais. Paul Biya sera adulé, honoré, par bien des Camerounais, malgré sa longue dictature, la guéguerre de succession au sein de son clan.

Teodoro Obiang Nguema Mbasogo de la Guinée-Équatoriale, 82 ans au pouvoir (août 1979), devrait aussi emboîter le pas à Joe Biden. Les Equato-Guinéens lui en seraient reconnaissants.

Enfin une femme à la tête des Etats-Unis ?

A peine choisie par Biden, Kamala Harris passe à la vitesse supérieure, lance sa campagne pour battre le candidat du Parti républicain, Donald Trump. L’Amérique pourrait surprendre davantage, si elle élisait une femme à la Maison Blanche. Après l’avoir manqué en 2016, avec Hilary Clinton.

Quelques heures seulement après le retrait de la candidature de Joe Biden, les médias américains ne parlent que de Kamala Harris, quasiment devenue la « candidate en première ligne » du Parti démocrate. Elle pourrait être élue face à son adversaire Donald Trump, investi la semaine dernière par son parti. En témoigne la levée de fonds inédite pour financer la campagne de Kamala Harris. Les Démocrates, en 24h seulement, ont réuni pas moins de 81 millions de dollars ! Les nombreux soutiens qu’elle enregistre du Parti démocrate pourraient lui ouvrir le boulevard pour le Bureau ovale.

Mamadou Siré Diallo,

dans La Lance 1432 du 24 juillet