Deux jours après l’inondation de plusieurs quartiers à Conakry, les autorités de la Transition annoncent une série de mesures, afin de préserver les habitants de telles catastrophes.

La forte pluie qui s’est abattue le samedi 24 août sur Conakry a fait deux morts, un disparu, plus de dix-sept mille personnes affectées. Le 26 août, le Premier ministre, Amadou Oury Bah, a présidé une réunion technique des services des ministères de l’Administration du territoire, des Travaux publics, de l’Urbanisme, de la Santé et de la Sécurité. Au nombre des mesures issues de la rencontre, le déguerpissement des zones inhabitables, la destruction des constructions anarchiques dans les bas-fonds, la réouverture des passages des eaux de ruissellement.

Le Premier ministre alerte que les prévisions météorologiques révèlent des risques d’inondations. Pour « sauver des vies, nous devons corriger des décennies de négligence administrative. Dans l’urgence, les familles occupant les zones inondables et non constructibles seront informées et sensibilisées, afin de se déplacer, pour éviter de nouveaux dégâts. Des opérations d’ouverture des voies de ruissellement des eaux pluviales seront menées partout où cela est nécessaire. Ces mesures transitoires s’ajoutent aux plans de prévention élaborés en mars et avril 2024 », explique Bah Oury.

De son côté, le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, Ibrahima Kalil Condé, dénonce les habitations dans les lieux inondables. « Pour s’y installer, ils n’ont pas reçu un document du ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat. Des dispositions ont été prises depuis 2023, une cartographie des zones inondables du Grand-Conakry et de l’intérieur du pays est disponible. Alors, nous invitons les responsables des habitations anarchiques dans les bas-fonds et dans les lieux de passage des eaux de ruissellement à dégager les lieux », invite Ibrahima Kalil Condé.

Le ministre a instruit les Délégations spéciales à identifier les zones inondables. « On ne peut pas continuer à provoquer des catastrophes dans notre pays. Ce sont des zones inhabitables, mais ça plaît aux gens de dire que ‘’l’État n’a pas besoin de ça et nous allons l’occuper’’. Maintenant, l’État en a besoin pour faire des voies d’évacuation des eaux de ruissellement. »

Yaya Doumbouya