Le réseau routier urbain et interurbain est dégradé. Pour y remédier, le Conseil national de la Transition (CNT) a adopté la modification de la Loi L/2000/020 du 23 novembre 2000, portant institution du péage et du pesage-péage. L’objectif est de récolter des sous pour le financement de l’entretien routier.

Le gouvernement de la transition mise sur le pesage-péage, pour engranger des ressources destinées à entretenir les routes. C’est du moins ce qu’a laissé entendre le ministre de l’Urbanisme, Mory Condé, représentant le ministre des Infrastructures et des Travaux Publics, à la plénière du CNT. Le ministre a alerté sur la nécessité de mobiliser des ressources destinées à l’entretien des infrastructures routières.

À travers tout le pays, de nombreuses infrastructures routières sont dans un état de dégradation avancée. À Conakry, la circulation est perturbée par des nids de poule à plusieurs endroits, comme sur le tronçon Sonfonia T7 – Kagbélen. Le poste de pesage-péage de Manéah, totalement abandonné, est en ruine et sert de parking pour les gros porteurs. Celui du pont unique de Tanènè n’est toujours pas opérationnel. On se demande alors d’où viendront les ressources des péages et pesage-péages ?

Au  CNT, la Commission constitution, lois organiques, administration publique, organisation judiciaire signale qu’avec l’augmentation des coûts des infrastructures liée à une demande croissante, il est urgent de trouver de nouvelles sources de financement pérennes. « Cette situation met les pouvoirs publics dans l’incapacité d’entretenir les infrastructures existantes et dans l’impossibilité d’en créer de nouvelles, ce qui restreint, à coup sûr, le droit d’accéder à des routes de qualité de façon durable».

L’organe parlementaire de transition souligne que les revenus générés par le péage permettront de couvrir à la fois les charges d’exploitation de l’opérateur mais aussi celles d’entretien routier. Et précise que le pesage-péage, quant à lui, concernera uniquement les poids lourds, qui devront payer à la fois le droit de péage et de pesage.

Le FER impuissant

Mory Condé, ministre de l’Urbanisme, a déclaré qu’il est nécessaire de prendre des mesures préventives pour atténuer l’impact de la circulation des poids lourds, responsables de la dégradation prématurée des routes. « Le Budget national de développement ne peut plus, à lui seul, assurer le financement et l’entretien de nos infrastructures routières. Les ressources financières issues du Fonds d’entretien routier (FER), alimenté par une taxe prélevée sur chaque litre de carburant vendu, sont insuffisantes pour couvrir les besoins actuels. Il est impératif que des efforts financiers supplémentaires soient consentis pour soutenir le Fonds d’Entretien Routier afin de relever le défi de l’entretien, de l’accroissement et de l’extension du réseau routier. »

Le ministre Mory indique que la réforme de la Loi vise à « assurer la protection du patrimoine routier national » en mettant en place des dispositifs efficaces pour contrôler la circulation des poids lourds. Concrétiser la mise en place des postes de péage et de pesage-péage, sortir du domaine de la Loi, la fixation des tarifs de redevances des postes péage et de pesage-péage ; fixer les tarifs des redevances desdits postes de péage-pesage par voie réglementaire notamment par Arrêté conjoint des ministres en charges des Infrastructures et des Travaux Publics, de l’Economie et des Finances et des Transports en tenant compte des réalités socioéconomiques du pays et assurer la protection du patrimoine routier national.

Abdoulaye Bah