Après les chefs-lieux des quatre régions naturelles du pays, le Centre de formation et de perfectionnement en techniques de l’information et de la Communication a organisé un atelier d’échange et de réflexion à l’intention d’un groupe de journalistes de la presse écrite, en ligne et de l’audiovisuel. L’atelier organisé le 29 et le 30 octobre, avec l’appui du Fonds d’appui au développement des médias (FADEM), porte sur la lutte contre les discours de haine et d’incitation à la violence. Les deux structures espèrent, grâce aux médias, juguler les appels à la haine et à la violence en Guinée.

La Guinée est à la croisée des chemins. Les tensions liées à la gestion de la transition ne cessent de monter crescendo. Le FADEM, en collaboration avec le Centre de formation et de perfectionnement en techniques de l’information et de la communication, s’emploie à prévenir la propagation des messages de haine et de violence, notamment dans les médias. Il a réuni une cinquantaine d’hommes de médias autour du thème : « Médias et lutte contre les discours de haine et d’incitation à la violence » dans les locaux du ministère de l’Information et de la Communication. Objectif, outiller les participants sur les concepts liés à la prévention des discours de haine et de violence. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre de la Communication et l’Information, Fana Soumah. Il était accompagné du représentant de l’Organisation des Nations unies pour les droits de l’homme, Aimé Kakolo Ntumba, du directeur du FADEM, Souleymane Bah ainsi que du directeur du Centre de formation et de perfectionnement en techniques de l’information et de la communication, Abdoulaye Djibril Diallo.

Dans son discours, Fana Soumah a expliqué qu’un tel cadre d’échange vient à point nommé, vu le rôle majeur que les journalistes ont à jouer pour le maintien de la paix et de la cohésion, notamment en cette période de transition : « Ils doivent faire preuve de discernement et privilégier l’intérêt national. Ils doivent collecter, mais surtout traiter avec rigueur et responsabilité les informations qu’ils diffusent… Les médias doivent refuser de servir de relais aux discours de haine, à la stigmatisation et à l’exclusion. »

Souleymane Bah, DG du FADEM, lui, insiste sur la nécessité de privilégier la paix et la cohésion : « Nous traversons une période de transition où la paix, la stabilité, l’unité nationale et la cohésion sociale doivent être préservées à tout prix… Nous avons besoin aujourd’hui et pour le futur, des médias libres, transparents qui jouent un rôle essentiel entre les fausses informations et les informations fiables. » Il met cependant en garde contre les conséquences que pourraient engendrer le manque de professionnalisme : « Nous sommes conscients que la période que nous traversons actuellement est propice à des tensions sociales. Les propos haineux et incitant à la violence, s’ils ne sont pas maîtrisés, peuvent entraîner des conséquences désastreuses pour notre cohésion sociale. Votre rôle dans la diffusion d’informations fiables est crucial. »

Pour Aimé Kakolo Ntumba, représentant de l’ONU-Droits de l’Homme, la rencontre est une occasion pour les professionnels des médias de renforcer leurs compétences sur la « lutte contre les discours de haine dans les médias. Nous sommes convaincus que la presse peut jouer un rôle déterminant en matière de sensibilisation, de cohésion et d’éducation. Elle peut contribuer à bâtir une Guinée plus pacifique et respectueuse de tous… Nous espérons qu’ensemble, nous pourrons explorer les meilleures pratiques  pour identifier et contrer la haine. »

Souleymane Bah, directeur du Fonds d’appui au développement des médias, FODEM, a exprimé ses attentes : « Démultiplier ces outils reçus à travers ces experts, pour mieux animer des émissions qui vont permettre à la population de mieux s’informer. Comme vous le savez, l’information est publique, elle doit être à la portée de tout le monde. C’est important de permettre à la population d’avoir des informations fiables et crédibles. »

Hadja Kadé Barry, participante, promet de faire une restitution à sa rédaction : « Nous avons appris beaucoup de choses en ce qui concerne l’incitation, la violence et les discours de haine. Ce que j’ai beaucoup aimé parmi les thématiques, ce sont les notions sur les Droits de l’homme. C’est-à-dire, la différence entre la violation des Droits de l’homme et l’atteinte aux Droits de l’homme. J’ai aussi compris la responsabilité sociale du journaliste dans l’exercice de son métier, surtout que nous sommes dans une période transitoire, il ne faut pas qu’un journaliste se permet de diffuser n’importe quelle information. » Pour cette journaliste, il faut respecter l’éthique et la déontologie du journalisme, afin que l’information soit vraie et impartiale : « Dès mon retour à ma rédaction, je compte restituer ce que j’ai appris, afin que toute la rédaction en fasse bon usage. »

Pendant les deux jours, plusieurs thématiques ont été abordées. Il s’agit notamment de l’éthique et de la déontologie, la technique d’animation des émissions interactives et talk-show.

Yacine Diallo et

Souleymane Bah