Le bicéphalisme continue entre El Hadj Mamoudou Camara et El Hadj Moustapha Kaba. Le premier devait être intronisé, les 18 et 19 janvier à Kindia, le second le 15 janvier à Cona-cris. Vu les tiraillements, les autorités suspendent l’intronisation.

La Basse-Guinée devra garder son mal en patience. Après la mort d’El Hadj Sékhouna Soumah, le 31 octobre 2024, l’imam de Kindia, El Hadj Mamoudou Camara est désigné, le 23 novembre  Kountiguibè par intérim. Passé le deuil, un clan a nommé El Hadj Souna Yansané à Cona-cris. Récemment, ce dernier a cédé sa place à El Hadj Moustapha Kaba. Ainsi, chaque camp intronise son Kountiguibè, après en avoir informé le ministère de l’Administration du trottoir et de la décentralisation (MATD).

El Hadj Moustapha Kaba devait être intronisé le 15 janvier à Cona-cris. El Hadj Mamoudou Camara,  les 18 et 19 janvier à Kindia. Dans un communiqué du 14 janvier, le ministre du MATD, Ibou Kalil Condé, affirme avoir été saisi pour l’organisation de deux cérémonies d’intronisation de Kountiguibè de la région. Selon le ministre, la pluralité de Kountiguibè dans la même région « dénote de la mésentente au sein des communautés de la Basse Guinée, entraînant ainsi un risque réel pour la paix, la cohésion sociale et l’unité nationale».  

Le  manque de consensus entre les deux camps risque de provoquer des « troubles à l’ordre public ». Ibou Kalil Condé ordonne la suspension de toute cérémonie d’intronisation jusqu’à nouvel ordre, appel aux filles et fils de la région « à privilégier le dialogue et la concertation pour trouver une solution constructive et rapide dans l’intérêt de la population ». Le ministre compte sur les gouverneurs, les préfets, les présidents des délégations spéciales pour faire respecter la décision.

Le 16 janvier, le camp El Hadj Moustapha Kaba a annoncé un point presse à son domicile, à Lambanyi, avant de se rétracter. Son chargé de communication, a consolé les journalistes en ces maux : « Il a reçu un appel d’en haut à ne pas parler».

Joint au téléphone le 17 janvier, El Hadj Mamoudou Camara, a déclaré : « Je ne parle pas, les autorités l’ont interdit ».

Et s’il y avait un à qui la division profiterait ?

Souleymane Bah