Décédé le 7 janvier, à Conakry, un dernier hommage a été rendu ce 10 février à El Hadj Ibrahima Fofana, ancien ministre de l’Agriculture et de la pêche sous la première République. A la faveur d’un symposium à l’Hôpital Ignace Deen, en présence de sa famille et des proches.

Des acteurs politiques et de la société ont pris part à la cérémonie funéraire. Tous sont unanimes : El Hadj Ibrahima, centenaire, est un sage hors norme qui a participé à l’animation de la politique de la Guinée dès les premières heures de l’indépendance.

« Roi des lions »

Abdourahmane Sanoh regrette la perte d’un « homme de principe exceptionnel, un vrai patriote ». L’activiste dit l’avoir connu pendant ses années universitaires, avant de le côtoyer de nouveau récemment : « Il n’a jamais œuvré pour le compte de quelqu’un. Il est resté constant dans ses convictions. El Hadj Fofana est un trésor. Je l’ai personnellement connu à la suite des crises multiples que notre pays a connues en faveur de la démocratie plurielle. Il a été constant dans sa lutte ».

Abdourahmane Sanoh renchérit : « Il a fait la prison. On le qualifiait tout à l’heure de lion, mais il est bien plus qu’un lion. C’est un roi des lions. C’est triste pour la nation ».

Sous le choc, Hawa Fofana, fille du défunt, dit avoir beaucoup appris de son père. Un leg qu’elle compte perpétuer : « C’est une grande perte pour nous, mais on en a assez profité. Cent ans, c’est beaucoup. Il nous a enseigné tellement des belles choses. Nous suivrons ses conseils, l’éducation que nous avons reçue de lui sera transmise à nos enfants ».

Un homme d’expériences et de sagesse

Daouda Kourouma garde également des souvenirs d’El Hadj Ibrahima Fofana : « C’est un homme plein de sagesse et d’expérience. Il a apporté beaucoup à ce pays. Il mérite les bénédictions de tout le peuple de Guinée ». Abdoul Karim Diallo pleure la mort de son grand-père : « C’est le patriarche, le dernier baobab de ma famille. Nous perpétuerons tous les conseils ».

Né à Tougué le 21 octobre 1924, El Hadj Ibrahima Fofana s’est éteint la semaine dernière dans une clinique de Conakry, où il était hospitalisé. Il a vécu longtemps à l’étranger, avant de rentrer au bercail à la faveur de l’indépendance de la Guinée en 1958. Il a été nommé ministre de l’Agriculture et de la pêche par le premier président Sékou Touré.

Après la lecture du Saint Coran à la Grande mosquée Fayçal, El Hadj Ibrahima a été inhumé au cimetière de Cameroun

Souleymane Bah