Deux corps sans vie ont été retrouvés pendus à quelques jours d’intervalle dans deux localités différentes, le 5 et le 7 avril, à Siguiri et à Conakry. Des enquêtes ont été ouvertes pour déterminer les circonstances de ces décès et plusieurs suspects ont été interpellés à Siguiri.
Les habitants de la Cité de l’Air, dans la commune de Gbessia, se sont réveillés dans une scène tragique. Mohamed Lamine Sow, 19 ans et élève, a été retrouvé pendu à un arbre dans la cour de son domicile dans la nuit du dimanche 6 au lundi 7 avril. Des témoins rapportent que ce sont des riverains qui ont découvert le corps et alerté les forces de sécurité, venues faire le constat. Une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur ce drame. Le corps de la victime a été transporté au Centre hospitalo-universitaire (CHU) de Donka par le service de la protection civile.
À Siguiri, c’est le corps d’un ressortissant indien, Sabandia Rajak Kavi, âgé de 26 ans, qui a été retrouvé pendu dans sa chambre à l’hôtel Mandén, où il avait passé sa première nuit. Le médecin-gendarme du Haut Commandement de la gendarmerie nationale, le représentant de la Direction de la justice militaire, le médecin de l’hôpital préfectoral de Siguiri ainsi que le procureur du tribunal de première instance se sont rendus sur place. Le médecin Abdoulaye Bachirou Condé parle d’une pendaison suspecte. « Il ne s’agit pas d’une pendaison classique, mais d’une mise en scène », affirme-t-il, ajoutant que toutes les conditions d’une pendaison classique n’étaient pas réunies. « Il semble qu’une personne mal intentionnée lui ait fait du mal. Lorsqu’on est arrivé sur les lieux, nous avons trouvé la victime dans un état vraiment suspect. Il y a déjà eu des interpellations », précise-t-il.
Le procureur Ibrahima 1 Camara, indique que la porte de la chambre a pu être ouverte de l’extérieur sans difficulté, ce qui soulève des soupçons. « Si la victime s’était enfermée seule, la clé serait restée dans la serrure à l’intérieur ». Aucun signe de lutte n’a été observé dans la pièce, ce qui est inhabituel dans les cas de pendaison, selon le médecin.
Autre élément troublant : des briques ont été retrouvées disposées sous la fenêtre, et une barre de fer semble avoir été utilisée pour introduire la clé par cette ouverture et la poser sur une table. De plus, la corde était enroulée trois fois autour du cou de la victime, ce qui, selon le médecin, est pratiquement impossible à réaliser seul. Le procureur a annoncé l’ouverture d’une enquête. « Des personnes seront convoquées et entendues. Pour l’instant, nous n’avons aucun élément concret, mais cette mort est clairement suspecte. »
Pendant le mois de Ramadan, à l’approche de la fête, un autre drame a été signalé à Koloma 2, dans la commune de Gbessia. Un jeune homme a été retrouvé mort dans son atelier de couture et de vente d’habits. Son collaborateur, considéré comme le principal suspect est toujours en fuite.
Souleymane Bah