Invité de l’émission Sport-Débat de la RTG le 5 avril, le président de la Fédération Guinéenne de Football (FGF), Aboubacar Dinah Sampil, alias Bouba Sampil, s’est exprimé pendant une heure sur les grands enjeux du football guinéen. Entre crise institutionnelle, problèmes d’infrastructures et critiques autour de la sélection nationale, le président de la Féguifoot s’est livré sans détour.

À la tête de la Féguifoot depuis janvier 2024, Bouba Sampil confesse avoir trouvé un football guinéen « dans une situation peu souhaitable ». Face à cette réalité, il appelle à un profond renouvellement : « C’est extrêmement difficile de le dire, mais il faut un nouveau projet. Si nous n’en avons pas, nous aurons du mal à avancer. » Il évoque les problèmes d’infrastructures et cite en exemple les contraintes liées à l’organisation des matchs à domicile : « Lors de notre dernière qualification, il a fallu jouer ici contre le Malawi pour se qualifier… Nos erreurs du passé nous ont rattrapés. »

Depuis plusieurs mois, Bouba Sampil fait face à une fronde menée par six membres du Comité exécutif. Ces derniers l’accusent de gestion unilatérale et de violations des textes et statuts de la FGF. Il reconnaît la crise mais en attribue la cause au nouveau système électoral par liste, qui aurait modifié les équilibres internes. « Certains pensent que chaque nomination doit passer par le Comité exécutif, mais ce n’est pas toujours le cas. Le Secrétaire général a des prérogatives. Ce sont ces divergences qui posent problème. »

Qualifié de président solitaire, il s’est défendu en ces termes : « Je suis quelqu’un de très ouvert. Dès le début de mon mandat, j’ai tendu la main à tout le monde, y compris à KPC, Mathurin et Antonio Souaré. Ce sont les mécènes du football guinéen. Le G47, je n’y crois plus. Ces appellations mènent à la division. Je lutte contre cette division… on n’aura rien à gagner dans la division ».

De l’absence de Moriba Kourouma

Interrogé sur l’absence remarquée d’Ilaix Moriba Kourouma dans la dernière liste du Syli national, Sampil a démenti toute implication personnelle. Il affirme laisser au sélectionneur Michel Dussuyer une liberté totale dans ses choix : « Je découvre la liste en même temps que tout le monde. Je n’ai aucun problème avec Moriba. Son père m’a confié ses enfants, c’est un geste que je n’oublierai jamais. »

Quid du stade de Nongo ?

Bouba Sampil a évoqué le dossier du Stade Général Lansana Conté de Nongo, dont l’homologation par la CAF tarde toujours. Selon lui, des querelles internes ont freiné les travaux de mise à niveau : « Si nous avions fait preuve d’unité, cette question serait déjà réglée. » Il remet en cause certains critères jugés non conformes, notamment la position des vestiaires, et les compare à d’autres stades déjà homologués ailleurs en Afrique : « Au Congo ou à Kampala, les vestiaires sont aussi en face des tribunes. Pourquoi cela poserait-il problème ici ? »

Pour le président de la Feguifoot, les travaux restants du chantier sont mineurs : pose de sièges, installation de gazon… Des détails techniques qui auraient pu être réglés rapidement si la Fédération avait été unie.

En dépit des tensions, Bouba Sampil se veut confiant et affirme pouvoir compter sur l’appui de la FIFA pour clarifier certains aspects juridiques et faire avancer les réformes. Son passage télévisé aura été l’occasion d’un message fort avant l’Assemblée générale ordinaire de la Fédération guinéenne de football, renvoyée au 8 mai prochain.

Abdoulaye Bah