Après un mois de pause, l’Assemblée générale hebdomadaire du Mouvement démocratique libéral (MoDel) a repris samedi 5 avril, au siège du parti à Nongo. Le menu ? Actualité politique nationale, processus électoral, évaluation des partis politiques et procès en appel du président du parti, Aliou Bah.

Comme à l’accoutumée, la rencontre présidée par Mamadou Kenda Sow, Secrétaire général du MoDel, a démarré par des prières et bénédictions pour la paix, l’unité et la stabilité de la Guinée. Au cours des débats, le MoDel s’est montré particulièrement préoccupé par le choix du gouvernement d’abandonner le RAVEC (Recensement administratif à vocation d’état civil), essentiel à la construction d’un fichier électoral fiable, au profit d’un recensement biométrique dans lequel sera puisé ledit fichier. Pour Moïse Diawara, porte-parole du MoDel, cette décision est incompréhensible et injustifiée : « Le MoDel a fait beaucoup de propositions, mais n’a pas été écouté. Depuis l’avènement du CNRD, nous avons compris qu’il fallait se focaliser sur le retour à l’ordre constitutionnel. Malheureusement, nos suggestions n’ont pas été intégrées. L’histoire nous donne raison. »

Le référendum constitutionnel fixé au 21 septembre, le MoDel ne veut pas être pris au piège. Moïse Diawara appelle donc à une mobilisation rapide autour de l’identification des citoyens : « Il est important que chacun puisse obtenir sa carte d’identité biométrique à temps. À cette allure, on ne sait pas où l’on va. Il n’y a aucune visibilité sur la transition et sur la tenue des élections. Nous sommes inquiets. »

Évaluation des partis politiques, procédure contestée

Parlant de l’évaluation des partis politiques par le ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation (MATD), le MoDel, qui a obtenu son certificat d’aptitude à exercer ses activités, n’en reste pas moins critique quant à la méthode employée. Kenda Sow estime que le processus s’est déroulé dans des conditions pas saines : « Ceux qui ont mené cette évaluation n’étaient pas prêts. Au départ, on nous a assimilés à un parti qui devait obligatoirement tenir son congrès. Pourtant, le MoDel n’a reçu son agrément qu’en janvier 2022. Nous ne sommes tenus de l’organiser qu’en 2027, au bout de cinq ans. »

Quid du procès en appel d’Aliou Bah ?

Le MoDel est revenu sur le procès en appel de son président, Aliou Bah, condamné à deux ans de prison ferme en première instance, pour « offense au chef de l’Etat ». Le procès en appel, prévu mercredi 9 avril à la Cour d’appel de Conakry, est suivi de très près par les militants du parti. Moïse Diawara aurait rendu visite à Aliou Bah en détention à la Maison centrale de Coronthie. Il a partagé un message adressé aux militants : « Il m’a chargé de vous dire de rester confiants, vigilants, disciplinés et de ne pas céder à la provocation. Il insiste sur le fait que, même si certains cherchent à nous exposer, nous ne devons pas tomber dans le piège. Si nous avons accès à la salle le jour du procès, veillons à ce qu’il se déroule dans la sérénité. »

Le MoDel anticipe une issue favorable au procès et se projette déjà vers l’avenir : « Nous estimons qu’à l’issue de l’audience du mercredi, Aliou Bah sera libre. Il sera alors temps de tourner cette page et de se consacrer pleinement au vrai combat politique », dans un contexte politique tendu.

Abdoulaye Bah