Ce 14 mai, la télévision nationale va souffler sa 48e bougie à un moment où ce médium de service public mérite une profonde mutation. Occasion propice pour nos décideurs de réfléchir sur la situation et l’avenir de la RTG, dont les prestations ne sont pas toujours à la hauteur des attentes de l’opinion publique.
De quoi souffre donc la Télévision nationale ? D’abord, un personnel pléthorique et peu performant. La Radiotélévision guinéenne (RTG) brille encore par la pauvreté de sa grille des programmes, qui n’accroche pas suffisamment les téléspectateurs. Ces derniers se donnent rendez-vous, le plus souvent au journal télévisé de 20h30, pour suivre les éventuels actes du pouvoir central (les décrets). En dépit d’équipements relativement performants, ce médium est fortement concurrencé par les médias privés.
A son corps défendant, on évoquera probablement le problème de budget. C’est à partir de ce goulot d’étranglement que les mesures de redressement devraient être prises. Le statut actuel de la station ne lui permet pas de fonctionner avec un budget propre, pour favoriser la motivation et la professionnalisation du personnel. D’où la nécessité de changer radicalement la situation. Une solution pérenne serait d’en faire un office à plein temps, à l’instar de certains pays de la sous-région, au lieu d’être un service rattaché. Le statu quo contribuerait, à n’en pas douter, à accroître les difficultés.
Une concurrence déloyale des journalistes
A l’instar de certaines entités publiques du pays, la Télévision nationale est victime de l’action de ses propres journalistes. Bon nombre d’entre eux gèrent des agences de spectacles ou de communication. En d’autres termes, c’est tout simplement de la concurrence déloyale, qui porte un grave préjudice à la Maison. Le petit écran constitue un support pour rentabiliser ces agences, qui ne contribuent guère à renflouer les caisses de la Maison. D’où un manque à gagner, qui profite naturellement aux promoteurs desdites agences. La pratique a cours depuis la nuit des temps, facilitée en cela par l’actuel statut de la RTG. Une raison de plus d’opérer un changement salutaire.
De l’exigence d’une profonde mutation
Ce changement devrait favoriser l’accès à la Télévision nationale de l’ensemble de nos populations, tout en édifiant un paysage audiovisuel, crédible et compétitif face à l’influence des chaînes étrangères. Disposant de compétences techniques et de ressources financières appropriées, la RTG nouvelle version devra être à même d’être performante avec une rentabilité accrue.
A moyen terme donc, il va falloir songer à créer les conditions de la mutation de la RTG en un office, ou une institution dotée de l’autonomie administrative et financière, pour mettre définitivement fin aux divers problèmes qui affectent sérieusement son fonctionnement. La situation actuelle dans laquelle se trouve ce médium mérite donc que des mesures salutaires soient enfin prises.
Cheick Tidiane