L’assemblée générale hebdomadaire du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL) du samedi 17 mai a porté sur l’ouverture du procès d’Aliou Bah contre l’État guinéen devant la Cour de Justice de la Cedeao, sur le verdict en appel attendu le 28 mai et sur la situation sociopolitique du pays. La rencontre a été présidée par Mamadou Lamarana Barry, vice-président du parti.
Condamné à deux ans de prison ferme par le tribunal de première instance de Kaloum pour « offense au chef de l’État », Aliou Bah attend désormais le verdict de son procès en appel le 28 mai. En parallèle, son recours contre l’État guinéen a été examiné le 16 mai par la Cour de Justice de la CEDEAO à Abuja, au Nigeria.
Au siège du parti à Nongo, Moussa Kaba, membre du bureau exécutif du MoDeL, a souligné l’importance de la démarche juridique: «Saisir la Cour de Justice de la Cedeao est un mécanisme bien établi et reconnu, qui prime sur les juridictions nationales. Nos avocats, représentés par Me Pépé Antoine Lama, ont défendu le cas de notre président. Ils ont soulevé l’arrestation arbitraire, les violations de ses droits, une procédure judiciaire irrégulière et une condamnation injuste pour un acte qu’il n’a pas commis. L’avocat de l’État s’est également exprimé. Nous attendons désormais le verdict. »
Moïse Diawara, porte-parole du MoDeL, a déclaré que ce recours s’inscrit dans une stratégie globale de résistance pacifique: « Notre objectif est d’épuiser toutes les voies de recours. Depuis l’arrestation de notre président, nous avons opté pour une ligne légale et pacifique, convaincus de son innocence. S’il existe une autre instance à saisir, comme l’Union africaine, nous n’hésiterons pas. Nous sommes déterminés et ne renoncerons pas. Le combat pour sa libération se poursuit sur les volets juridiques, mobilisations, communications et lobbyings. »
Quid de l’élection présidentielle ?
Côté politique, le MoDeL a vivement critiqué l’annonce faite le 12 mai en Côte d’Ivoire par le Premier ministre, Amadou Oury Bah, concernant l’organisation des élections présidentielle et législatives en décembre prochain. Le parti dénonce une décision unilatérale, non consensuelle. « C’est une manœuvre dilatoire destinée à détourner l’opinion publique des véritables enjeux », accuse Moïse Diawara. « Le CNRD n’est pas un parti politique. Alors, entre qui et qui ces élections auront-elles lieu si tous les opposants sont en exil ou en prison ? Ce qui se profile ressemble à une mascarade électorale. Cette déclaration, destinée à plaire à un auditoire, n’honore pas notre pays », argue-t-il.
Le parti annonce la reprise de sa série de sit-in à partir du 24 mai, en prélude à l’arrêt de la Cour d’appel dans le procès en appel d’Aliou Bah. Le MoDeL appelle à une forte mobilisation de ses militants et sympathisants. Le bureau exécutif a entamé une tournée de concertation avec ses différentes fédérations dans le Grand-Conakry, afin de faire le point sur la situation du parti et de renforcer la mobilisation de ses militants et sympathisants.
Abdoulaye Bah