A la veille de l’organisation de la 5e édition du Salon du cinéma guinéen, un point-presse s’est tenu le 8 mai au Centre culturel franco-guinéen, CCFG. Les organisateurs en ont profité pour annoncer la couleur de l’évènement qui se veut un cadre d’échange autour des problématiques qui assaillent le secteur.
Le 9 et le 10 mai, les acteurs du Cinéma guinéen et de l’Afrique se donnent rendez-vous à Conakry autour d’un salon, pour débattre des questions liées au secteur. Le thème de la 5e édition : « Mécanismes de production et de diffusion du cinéma guinéen. » Objectif, œuvrer à remettre les projecteurs sur le cinéma, afin d’en faire un moteur de développement culturel, économique et social : « Le Salon du cinéma guinéen, qui prend de l’ampleur chaque année, vise à structurer une véritable industrie du cinéma en Guinée et à rayonner au-delà de nos frontières », déclare Lucie Touya, co-directrice du CCFG. Selon elle, l’édition va au-delà de ces deux jours : « Ce n’est pas un festival de plus, qui passe des films pour le grand public, mais un salon qui réunit des professionnels du secteur. Ce sont beaucoup de discussions avec des thématiques très pertinentes. C’est un espace de rencontres entre professionnels du secteur ».

Amara Traoré, directeur général de l’Office national de la cinématographie et de la photographie, insiste sur l’importance des échanges qui résulteraient d’un tel évènement : « Le salon du Cinéma, créé par passion, devient aujourd’hui, un symbole de résilience. Nous sommes certains que ces deux jours permettront aux acteurs du secteur de discuter des défis du cinéma et de tirer les leçons, d’adapter les pratiques cinématographiques à la réalité d’aujourd’hui. Dans ce salon, la Guinée va s’exprimer, parce qu’il constitue l’espace par excellence de débats sur des décisions qui vont définir son avenir. »

Durant ces deux jours, les débats seront axés sur le plaidoyer pour l’adoption d’une politique culturelle en faveur du cinéma guinéen, sur la création d’un espace d’échange entre professionnels locaux et étrangers ou encore sur la promotion de la production et de la coproduction de films guinéens.
À travers l’initiative, les organisateurs aspirent à transformer le cinéma en levier de création d’emplois et de richesses, grâce à la formation, aux rencontres professionnelles et au soutien à la production locale. Des panels sont prévus autour de l’assistanat à la réalisation, de l’écriture d’un court-métrage, de la production cinématographique ou encore de l’écriture de séries TV. Oumar Kourouma, délégué général du salon, parle d’une occasion unique pour la Guinée de faire parler son cinéma : « Il est temps pour nous, en tant que peuple, de nous exprimer à travers notre art et notre culture. Ce salon est un cadre d’échanges et de réflexions sur les problématiques qui freinent notre cinéma. Il est ouvert à toutes les voix, d’ici et d’ailleurs. »
Françoise Ellong-Gomez, panéliste, insiste sur les contenus cinématographiques : « Les autres savent ce qu’ils ont envie de montrer. Il est temps qu’on s’interroge sur ce qu’on veut montrer au monde. Cela ne veut pas dire qu’on n’a pas de problèmes, mais il faut savoir comment les montrer. J’espère que ce salon sera une plateforme pour discuter de cette question. »
Pour cette 5e édition, les organisateurs font du Sénégal l’invité d’honneur.
Yacine Diallo