La possible candidature présidentielle du général Mamadi Doumbouya continue de faire débats, alors que la Guinée vient de se doter d’un projet de constitution qui sera soumis au vote des Guinéens le 21 septembre prochain. Dans une tribune, Ibrahima Diallo du Front national pour la défense de la constitution (FNDC), estime qu’il n’y a pas de bonne constitution pour des dirigeants qui voudraient ruser avec les textes de loi.

« Le vrai problème, c’est Doumbouya candidat, pas la Constitution.

L’adoption de l’avant-projet de Constitution représente une étape importante dans le processus de retour à l’ordre constitutionnel. Il est tout à fait normal, et même sain, que son contenu suscite débats et controverses. Après tout, une constitution est la norme suprême, elle encadre les rapports entre gouvernants et gouvernés, assure la stabilité des institutions et préserve l’unité nationale.

Mais à ce stade, le débat citoyen doit impérativement se recentrer. Il ne s’agit plus tant de la Constitution elle-même, que de la candidature potentielle de Mamadi Doumbouya et des membres des organes de la transition.

C’est cette perspective qui constitue la véritable menace, car elle remet en cause la crédibilité et la légitimité de tout le processus, quelle que soit la qualité du texte proposé.

Notre énergie collective doit désormais être dirigée vers un seul objectif : empêcher la candidature de Mamadi Doumbouya.
Cette question dépasse largement le cadre juridique même si cette candidature est clairement proscrite par la Charte de la transition, que Mamadi Doumbouya a pourtant juré de respecter.

Il s’agit avant tout d’un problème moral et politique.

Sur le plan moral: Mamadi Doumbouya a pris un engagement solennel devant la nation et à la face du monde : ni lui, ni les membres des organes de la transition ne seront candidats aux prochaines élections. Un tel serment ne peut être ignoré.

Sur le plan politique: l’histoire récente de notre pays nous met en garde. Les velléités de candidature de Dadis Camara en 2009, et le troisième mandat imposé par Alpha Condé, ont été sources de drames, de violences et d’une instabilité dont la Guinée peine encore à se relever. Reproduire ces erreurs serait suicidaire pour notre avenir commun.

Le véritable débat, le seul qui vaille aujourd’hui, est donc celui de la non-candidature de Mamadi Doumbouya et des membres des organes de la transition. C’est sur cette question que doivent se concentrer notre vigilance, notre mobilisation et notre exigence citoyenne. »