De fortes pluies s’abattent sur Cona-cris et ses périphéries depuis début juillet. Ces pluies diluviennes vont des victimes. Les inondations « ont tué sept personnes, blessé sept autres » et causé des dégâts importants dans plusieurs quartiers de Cona-cris et du Grand-Cona-cris. Les constructions anarchiques, les caniveaux mal faits, seraient les principales causes des débordements des eaux de ruissellement. Le goubernement a tenu une réunion de crise, en vue de limiter les dégâts.
Depuis le 1er juillet, les pluies s’intensifient à Cona-cris et environs. Elles ont provoqué des inondations et tué à Cona-cris et Coyah, notamment. L’Agence nationale de gestion des urgences et catastrophes humanitaires (ANGUCH), en a fait le bilan: 509 maisons endommagées, 4 056 personnes impactées, 713 ménages touchés, 64 femmes en grossesse et des nourrices touchées. Des personnes âgées et à mobilités réduites n’ont pas été épargnées. Latrines, points d’eau, structures sanitaires, écoles, ont été également touchés.
Inondations à Kipé-Centre émetteur
A Kipé (Centre-émetteur), dans le buisson de Ratoma, une personne est morte, deux autres blessées après les inondations du lundi 14 juillet. Le débordement des eaux dans cette zone est récurrent. Le Centre-émetteur se situe au terminus de la Transversale numéro 2 (T2). Bureaux, négoce, taxi-motards, vendeurs de fruits, d’aliments et autres étalagistes sont visibles aux abords du coin. Mamadou Kenda Diallo du Centre-émetteur dénonce l’étroitesse des caniveaux et l’incivisme du populo. «Les eaux de ruissellement viennent souvent avec des ordures, jetées par les citoyens, cela bouche les caniveaux. Normalement, les deux caniveaux de la Transversale devraient traverser directement la Corniche, afin que les eaux continuent vers la mer, malgré la petitesse des caniveaux, mais ce n’est pas le cas», délore-t-il. Pour lui, la construction anarchique n’est pas la cause de ces inondations. «La construction ne fait pas défaut ici. C’est la route qui est mal faite», insiste-t-il. Un chauffeur, ayant requis l’anonymat, analyse les conséquences. «Toutes ces années précédentes, la pluie inonde le Centre-émetteur. L’eau submerge totalement la voie. Un homme est mort récemment. Nous souffrons vraiment. Nos véhicules ont du mal à passer. La dégradation du goudron autour du carrefour est d’une part liée à ces inondations. Les gens sont venus curer les caniveaux, mais ce n’est pas bien nettoyé, parce qu’il y a toujours la boue à côté et qui retombe dans les caniveaux». Il lance un appel : «Nous demandons l’aide aux, autorités en ramassant quotidiennement les ordures et de retravailler ces caniveaux».
Des victimes à Coyah
Dans la commune de Coyah, des inondations ont été aussi enregistrées. Les fortes pluies du jeudi 16 juillet ont endommagé des habitations aux quartiers Batouyah, Fily 1 et 2 et Bananerai. Selon des confrères, les pluies intenses ont momentanément bloqué les axes routiers de la préfecture. «Des familles se sont retrouvées sans abri. Tout ce qui se trouve dans nos maisons est gâté», déplore une victime sur Facebook.
Le goubernement réagit
Après ces inondations meurtrières, une réunion de crise s’est tenue à la Primature le 16 juillet. L’objectif: prendre des dispositions afin de limiter les dégâts. Le nombre de morts en seulement deux semaines est déjà supérieur à celui de l’année dernière. «En 2024, de mai à octobre, il y a eu au total de six morts identifiés (…). Mais cette année, du 28 juin au 14 juillet, nous sommes à sept morts et c’est en deux semaines», déclare Lancei Touré, dirlo général de l’ANGUCH.
Partant de cette situation, Amadeus Oury Bah, le Premier des ministres, a demandé une réunion de crise. La rencontre a mobilisé les mystères de l’Administration du trottoir, ceux des Travaux publics, de l’Environnement, de l’Habitat ainsi que l’ANGUCH et l’Agence de gestion des routes en Guinée (AGEROUTE). Mohamed Sikhé Camara, le secrétaire gênant du mystère de l’Administration du territoire et de la décentralisation (MATD), accuse. «Ils viennent faire des constructions anarchiques, bloquant le passage de l’eau. C’est ce qui occasionne des situations catastrophiques, causant des pertes en vies humaines». «ANGUCH a identifié des zones à haut risques d’inondations. AGEROUTE s’occupe du curage des caniveaux afin que cette année nous ne connaissions pas les situations de l’année dernière», déclare Mohamed Sikhé Camara. Au nom du chef du goubernement, le dirlo de Cabinet adjoint de la Primature, Lancinè Hawa Doumbouya, parle de pluies de fortes intensités en 2025. «En un mois, nous avons un bilan assez regrettable par rapport à l’année dernière. Nous sortons de cette réunion mieux armés, afin d’aider les citoyens», a-t-il déclaré.
Pour minimiser les dégâts et protéger le populo, il a été décidé d’intensifier les opérations de curage des caniveaux, l’assainissement, la sensibilisation et déguerpir les zones à haut risque. Il fallait prendre les devants. Gouverner, c’est prévoir, dit-on.
Souleymane Bah