Depuis quelques jours, une affaire de viol fait les choux gras des réseaux sociaux à Labé. Le directeur général d’un centre de formation en pâtisserie est accusé d’avoir séquestré et violé son élève dans l’enceinte de son centre au quartier Konkola, dans la ville de Labé.
La victime serait tombée dans les filets de son bourreau dans la soirée du 20 juillet. Le suspect, un certain Algassimou, aurait fait croire à la famille de la victime que celle-ci devait se rendre à Pita pour une mission. Mais il l’aurait « droguée et violée du 20 au 23 juillet » au siège du centre Paraya : « Le dimanche passé (21 juillet Ndlr), Algassimou a contacté ma jeune sœur, il lui a dit qu’elle est sélectionnée pour aller former des gens à Pita. Ma jeune sœur lui a dit de contacter notre papa. Il l’a fait, précisant que c’est pour trois jours. Arrivée vers 18h, elle est amenée à visionner une vidéo de formation en pâtisserie. Il lui faisait croire que le reste de l’équipe était en route. Algassimou lui sert à manger, mais lui dit d’aller leur chercher une pomme. Il profite de ce petit temps pour mettre un somnifère dans son jus. Dès qu’elle a pris une gorgée, elle a senti un arrière-goût et n’a plus continué. Elle a signifié à Algassimou son intention de rentrer puisque le reste de l’équipe n’était pas venu. Il la rassure que les autres sont en route », a narré la sœur de la victime à Africaguinee.com.
Selon la femme, le suspect a par la suite contraint sa sœur à boire le reste du jus: « Peu de temps après, elle a constaté que son DG est en train de la déshabiller, elle l’a suppliée d’arrêter, sans succès. Il l’a ensuite envoyée dans son bureau et l’a violée pendant 3 jours. Chaque fois, il lui donne quelque chose pour l’affaiblir davantage », renchérit-elle.
Malgré son état, la jeune fille de 21 ans, dit-on, a réussi à alerter sa sœur. Celle-ci a immédiatement informé leur papa, qui s’est rendu sur les lieux avec la police: « Sur place, il a trouvé sa fille en état de choc, aux côtés de son agresseur qui tentait de prendre la fuite. Mais il a été mis aux arrêts ».
Non à l’impunité !
Le 29 juillet, le collectif « La Voix des victimes de viol » s’est fendu d’une déclaration pour condamner l’acte: « Nous, jeunes filles et femmes de Labé, unies au sein du collectif ‘’La Voix des victimes de viol’’, condamnons fermement cet acte d’une extrême gravité. Nous réaffirmons avec force qu’aucune forme de complicité, qu’elle soit sociale, familiale ou institutionnelle, ne sera tolérée. Nous rejetons toute tentative de médiation visant à étouffer un crime aussi grave. Nous demandons aux autorités locales la mise en place immédiate de mesures de protection renforcées pour les femmes et les filles, ainsi que la création de dispositifs de soutien médical, psychologique et juridique accessibles aux victimes et à leurs familles. Nous disons non, non à la complicité, non à l’indifférence, non à l’impunité », déclare la porte-parole du collectif, Hadja Ousmane Diallo.
La victime, toujours affaiblie, a été entendue le 30 juillet par le juge d’instruction au tribunal de première instance de Labé. Au moment où nous mettions en ligne, le suspect, lui, attend son audition, qui risque d’être suivie d’une inculpation.
Kadiatou Diallo