Arrêtée en septembre 2024 à Siguiri et conduite à la Maison centrale de Coronthie, Ramatoulaye Kolon Diallo va enfin recouvrer sa liberté. La militante du RPG arc-en-ciel a été condamnée au temps mis en prison, au grand bonheur de ses avocats.

Dans la préfecture de Siguiri, elle était connue pour son dévouement pour l’ex-parti au pouvoir, le RPG arc-en-ciel. Ramatoulaye Kolon Diallo a été condamnée ce mardi 29 juillet à 1 an d’emprisonnement dont un mois avec sursis, c’est-à-dire au temps mis en prison. Elle était écrouée pour « diffamation et injures par le biais d’un système informatique. » Le juge a presque suivi à la lettre les réquisitions du ministère public. Celui-ci a sollicité du tribunal une peine d’un an d’emprisonnement à l’encontre de la militante. La prévenue et ses avocats plaident pour la relaxe pure et simple, estimant n’avoir rien fait ou dit de mal envers le pouvoir en place : « Je suis victime de ma position politique, je ne reconnais rien. On m’a mise à la retraite anticipée, cela m’a fait mal. Mais ce n’est pas la retraite qui m’amène ici, c’est la persécution politique. Je n’ai insulté ou offensé personne. Nous avons juste organisé un débat entre victimes de la retraite anticipée pour dénoncer cette injustice dans un pays qui se veut démocratique. Je suis RPG dans le sang, c’est pourquoi on m’a ciblée. »

Ramatoulaye Kolon Diallo a eu maille à partir avec le CRND dès le lendemain de la chute d’Alpha Condé. Critiquant le coup d’Etat du 5 septembre 2021, refusant de rentrer dans les rangs, elle a vite été envoyée à la retraite anticipée par le ministère de la Fonction publique. Une décision qui l’a mise dans tous ses états. Elle a déversé sa bile contre les autorités de la transition sur les réseaux sociaux. Interpellée et transférée à la Maison centrale de Conakry, elle a fait pratiquement 11 mois de gnouf avant d’être jugée. Son avocat se frotte les mains : « Elle est poursuivie par l’Etat guinéen parce qu’elle aurait insulté le Chef de l’Etat sur les réseaux sociaux… Pendant dix mois de détention, nous n’avons reçu aucun élément de la procédure. Pire, il n’y avait pas de partie civile dans cette affaire… Mais nous sommes satisfaits, parce qu’elle va au moins recouvrer sa liberté et être avec ses enfants », déclare maître Lancinè Diabaté.

Yacine Diallo