Février et mars 2019, de nombreux habitants de Kaporo rails, Kipé 2 et Dimesse ont été déguerpis sans ménagement de leurs domiciles. Officiellement pour avoir occupé illégalement des terrains de l’État, que le gouvernement souhaitait mettre en valeur pour abriter nouveau centre administratif de Conakry. Aujourd’hui, un an plus tard, le domaine est vendu à des entreprises privées.

La société IMAAG Holding, spécialisée en aménagement des terrains urbains, promotions immobilières y a engagé des travaux et est chargée de vendre les parcelles. La société de téléphonie Orange Guinée a confirmé à l’association des victimes de Kaporo Rails qu’elle a acquis un domaine et qu’elle n’est pas responsable de la casse de leurs maisons. « Nous avons fait une demande de terrain pour la construction de notre siège social et l’Etat nous a attribué un terrain situé dans la zone de Kaporo-Rails. Nous n’avons entrepris, ni fait aucune action de déguerpissement sur les lieux », a écrit en substance l’opérateur téléphonique.

Que dire du projet de déménagement des départements ministériels et des institutions ? En tout cas, seul le cas de l’Assemblée Nationale a jusque-là été évoqué. Du reste, c’est le flou. Pour le moment la cession du domaine aux privés semble prioritaire. Pendant ce temps, les déguerpis de Kaporo Rails, Kipé 2 et Dimesse errent dans la nature, sans abris et n’ont pas été indemnisés. Selon nos informations, une délégation de la Société Générale Côte d’Ivoire conduite par Georges Wega, le directeur général Afrique subsaharienne du groupe basé à Abidjan, a rencontré le prési Alpha Grimpeur le 23 novembre pour discuter de la reprise du financement des travaux d’aménagement du plateau de Koloma. « Financer un tel projet alors que les victimes ne sont pas indemnisées est contraire aux pratiques des banques internationales avec des standards de conformité et d’éthique », a indiqué une victime. Rappelons que le dossier est toujours pendant devant la Cour de justice de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest).

Ibn Adama