La poliomyélite est une maladie contagieuse touchant principalement les enfants de zéro à cinq ans.  Le virus qui se transmet par l’eau et les aliments contaminés se multiplie dans l’intestin, s’attaque à la moelle épinière et provoque une paralysie irréversible.

Après quatre ans sans aucun cas de poliovirus sauvage en Afrique, le 25 août dernier, la Commission régionale de certification pour l’Afrique a certifié la région africaine exempte de poliovirus sauvage. L’OMS a célébré officiellement l’éradication de cette épidémie, ce résultat est le fruit des engagements des acteurs connus et anonymes, impliqués durant plusieurs années dans la lutte contre la poliomyélite.

En dépit de la certification, force est de reconnaître qu’il a été récemment retrouvé dans notre bled et dans certains pays de l’Afrique comme le Mali, la Côte d’ivoire, le Burkina, le Libéria, le Togo, le Ghana, le Tchad, etc… Le poliovirus circulant est dérivé d’une souche vaccinale et dû à une faible immunisation collective des enfants dans les 16 pays de la région. 

En République de Guinée, la flambée a été notifiée en juillet 2020 dans 18 districts sanitaires. Depuis cette annonce, le mystère de la Santé, avec l’appui de ses partenaires traditionnels, OMS, Unicef, GAVI, la fondation Bill et Melinda Gates, le CDC, a décidé d’organiser du 26 février au 1er mars 2021 le premier passage de la campagne de riposte dans le bloc 2, en vue d’endiguer la circulation du virus dérivé. L’annonce en a été faite ce mercredi 24 février lors d’une conférence de stress animée par le département du Programme élargi de vaccination (PEV).

Au moins, près de 1, 4 millions de bébés âgés de 0 à 59 mois sont visés par cette campagne de vaccination, en plus des femmes enceintes. Elles se dérouleront en quatre jours avec des équipes qui feront du porte à porte et se rendront dans les lieux de rassemblement: marchés, lieux de culte (mosquées et églises), écoles, gares routières, débarcadères… L’objectif général de cette campagne est de rompre la chaîne de transmission du virus dérivé de la souche vaccinale type2 (Cvdpv2) dans notre bled d’ici à la fin de cette année. 

« A l’orée de la campagne du premier tour du bloc 2, il faut une large diffusion et sensibilisation en vue d’amener les communautés à comprendre l’intérêt et le bien-fondé de cette campagne pour bouter le poliovirus hors de notre pays. Il s’agit de vulgariser les bonnes pratiques de santé publique surtout en cette période de crise sanitaire liée à la Covid 19 et la réapparition de la maladie à virus Ebola, en vue d’éradiquer totalement le poliovirus de notre pays », a laissé entendre la Coordonnatrice adjointe du PEV, Sama Yombouno. 

Des risques énormes

Tout enfant ou femme enceinte non vacciné contre les maladies cibles du PEV sont exposés à la tuberculose, au tétanos, à la diphtérie, à la coqueluche, au rougeole, à la poliomyélite, à la fièvre jaune, à l’hépatite virale B, aux infections à pneumocoque et aux infections à Hib et peuvent même en mourir. Tout enfant non vacciné contre la polio par exemple peut devenir infirme à vie. Il peut aussi être exposé et expose aussi les autres enfants, en cas de contamination. Toute femme enceinte non vaccinée est exposée, ainsi que son futur bébé. Tout un programme.

Kadiatou Diallo