Mamadou Sylla sera reçu ce mardi 2 mars par Alpha Condé, au Palais présidentiel Kékoutouréya. L’audience entre le chef de l’Etat et son chef de file de l’opposition est prévue à 16h GMT, selon l’opposant Bah Oury. Le président de l’UDRG qui est membre du cabinet de Mamadou Sylla confie également qu’il sera de la partie. Tout comme l’autre opposant et leader du Bloc libéral, Faya Millimouno. « C’est nous qui avons sollicité d’être reçus par le président de la République, précise ce dernier, la tête haute. Nous allons lui présenter un mémorandum élaboré par le cabinet du chef de file de l’opposition ».

Avec ses quatre sièges dans une Assemblée nationale dominée par le RPG arc-en-ciel au pouvoir, Mamadou Sylla est l’opposant qui totalise le plus grand nombre de députés à l’issue des législatives du 22 mars 2020 qui avaient été largement boycottées par l’opposition. Ce qui fait de lui, au regard de la Constitution guinéenne, le chef de file de l’opposition. Depuis, le leader de l’Union démocratique de Guinée enchaîne les audiences pour présenter son équipe et entamer des négociations pour essayer de juguler la crise politique consécutive à la dernière élection présidentielle d’octobre 2020.

Au cours de la rencontre avec Alpha Condé, seront abordées des questions diverses relatives à la libération des prisonniers politiques, l’ouverture du dialogue politique, mais aussi la crise économique que traverse le pays. « La pauvreté gagne du terrain avec notamment la fermeture des frontières. Nous prenons acte de la réouverture des frontières avec la Sierra Leone et plaiderons qu’il en soit de même avec celles de nos voisins du nord », confie Faya Millimouno, joint par notre rédaction. Il s’agit des frontières avec le Sénégal et la Guinée Bissau, fermées depuis septembre, officiellement pour des raisons de sécurité.  

Mamadou Sylla qui dit vouloir « s’opposer autrement, de manière civilisée » avait été auparavant reçu à la Primature par Kassory Fofana, la plupart des institutions républicaines et certaines ambassades accréditées en Guinée. Mais jamais par le leader de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, qui ne reconnaît pas le statut de son successeur au poste de chef de file de l’opposition.

DL