Un retournement de situation pour le moins inattendu est en train de se produire à la Fédération guinéenne de football. Contre vents et marées, Mamadou Antonio Souaré, actuel Président de la FEGUIFOOT a maintenu sa candidature à un second mandat. Aidé dans sa démarche par une commission électorale dont l’attitude pose problème, malgré les menaces de sanction qui pesaient sur le patron du Horoya. Le camp d’Antonio a même obtenu après moult tractations, le retrait de l’homme d’affaires Kerfala Camara, KPC. Voilà que le président de la Fédé est amené à retirer sa candidature pour, dit-il, éviter à la Guinée des sanctions de la part de la FIFA. Il l’a officialisé ce lundi, 26 avril : « J’ai décidé, à partir de ce lundi 26 avril 2021, de retirer ma candidature au poste de Président de la Fédération Guinéenne de Football à l’élection du 14 mai 2021 ».
La candidature d’Antonio Souaré aurait en réalité posé problème parce qu’il existe dans les statuts de la FEGUIFOOT un article qui stipule qu’une personne condamnée par la justice nationale ou internationale ne peut prétendre diriger une instance de football : « La lettre envoyée par la FIFA et le jugement du TAS ne concernaient que son élection comme membre de la CAF. Nous avons été édifiés hier sur l’inéligibilité d’Antonio Souaré. Le président Antonio pensait que, puisque qu’il y a eu un arrangement où il a payé 20 000 francs suisses, le dossier était classé, mais la FIFA nous dit que c’est une condamnation. Si on allait aux élections et qu’il soit réélu, la FEGUIFOOT allait être suspendue » déclare Général Mathurin Bangoura, président de la ligue guinéenne de football professionnelle.
Les soutiens d’Antonio Souaré crient à la trahison, Ils accusent notamment les dirigeants de l’Association sportive de Kaloum d’être derrière cette affaire. Mathurin Bangoura réfute ces allégations : « La FIFA a été contactée par l’AS Kaloum, elle s’est référée aux textes de la fédération guinéenne de football. Ce sont ces statuts qui ont mis Antonio dehors. Qu’on parle aujourd’hui de conspiration, je suis étonné. Nous tous qui sommes ses collaborateurs aujourd’hui, aurions souhaité continuer avec lui, mais, le président l’a dit hier, il faut qu’on mette l’intérêt de la nation au-dessus de l’intérêt personnel. C’est une consultation qui a été faite. C’est sur la demande de monsieur Antonio Souaré que la rencontre a eu lieu. Qu’on me parle aujourd’hui de conspiration, c’est un point de vue que je ne partage pas. Vous savez qu’on s’est battu pour qu’Antonio puisse continuer. Mais ce n’est pas une conspiration contre lui ».
Pourtant, dans la matinée de ce lundi, Dorah Aboubacar Koïta, président de la commission électorale, ramait encore à contre-courant et taclait la secrétaire générale de la FIFA: « Qu’on parle de visioconférence, cela ne m’engage pas. La commission électorale, conformément aux statuts, au code électoral…toutes les candidatures restent valables. Si quelqu’un retire volontairement sa candidature, nous ne prendrons acte, mais le processus continuera. Il n’y a pas de possibilité de rouvrir les candidatures, à moins que les membres statutaires amendent les statuts et le code électoral…L’article 52 des statuts de la FIFA est très clair, il n’y a que trois organes juridictionnels au sein de la FIFA : la commission d’éthique, la commission de discipline et la commission de recours. Parmi ces trois organes où se situe madame Fatma Samoura ».
Le football guinéen est donc plongé dans l’incertitude, il se murmure que les membres qui avaient déjà appelé à un bannissement à vie de Salifou Camara Super V et Bouba Sampil, envisageraient désormais de ne pas voter pour Aboubacar Touré.
Yacine Diallo