Plusieurs routes nationales guinée-haines et des pistes rurales se trouvent dans un état de dégradation poussée, voire à l’abandon. En plus des nids d’éléphants et la poussière, le phénomène de coupeur de route prospère dans les environs de Kindia-Télimélé ou Kindia-Mamou, au grand dam des voyageurs. Le 29 avril, Bah Oury, le prési de l’UDRG, Union des démocrates pour la renaissance de la Guinée, a twitté que son safari dans le pays profond lui a permis de découvrir «l’état d’abandon des pistes rurales qui, en réalité, sont des routes de type national. C’est le cas de la route Pita-Maci-Sangareah-Kindia, laquelle pourrait raccourcir la distance Conakry-Pita-Labé d’au moins 100 kilomètres. » A cause du mauvais état de la route nationale reliant Kindia, Pita et Labé, les voyageurs préfèrent emprunter la plus longue : Conakry-Kindia-Mamou-Pita et Labé. Et de regretter : « Nous sommes émerveillés par la diversité et la beauté sauvage de la nature. Un atout touristique inestimable laissé en jachère. Les possibilités sont nombreuses. Toutefois, rien n’est encore fait pour exploiter cette richesse que Dieu a accordée à la Guinée »

« Nous souffrons vraiment sur la ligne Kindia-Télimélé. Tous les jours que Dieu fait, nous sommes victimes d’attaques perpétrées par les coupeurs de route. Nos passagers sont blessés, nous-même des fois, on reçoit des coups, les femmes sont menacées de viol. L’autre jour, il a fallu l’intervention de mon apprenti. Il s’est battu contre des assaillants pour ne pas qu’on viole sa nièce. Nous demandons à l’Etat de réagir, sinon nous allons cesser toutes activités sur ce tronçon. Nous sommes des pères de famille, nos vies sont exposées. Cela ne peut pas continuer. Nous payons les taxes et l’Etat est incapable de nous sécuriser, nous et nos biens », dénonce Yamoussa Camara, chauffard, interrogé par des confrères.

« J’ai été victime d’attaque. C’est terrible ! On a tiré sur mes pneus et les assaillants ont tout emporté : des téléphones et plus de trois millions de francs guinéens emportés des mains des passagers. Et ce qui est grave, les bandits nous ont dit qu’ils vont continuer leur sale besogne jusqu’à la fin du mois saint de ramadan. Ça veut dire que nos vies sont en danger. Les postes de barrage ne foutent absolument rien. L’endroit où j’ai été attaqué n’était pas loin d’un barrage, mais les forces de l’ordre n’ont pas bougé. Il y a eu des coups de feu, mais ils ne sont pas intervenus. L’heure est grave. Il faut qu’on laisse cette ligne », ajoute Sidiki Keita, victime.

Yaya Doumbouya