Le Groupe de presse Lynx-Lance-Lynx FM est en deuil. Son Administrateur général Adjoint, Mamadou Diallo que ses intimes et collaborateurs préféraient appeler Mohamed s’en est allé le mardi 11 mai, dans la fleur de l’âge, plongeant parents et  amis dans le désarroi le plus profond. Mohamed était à peine âgé de trente ans mais pétri d’une culture, d’un savoir et d’un professionnalisme à rendre jaloux des gens bien plus matures que lui. «Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années», dit le vieil adage. Gamin éveillé, à l’intelligence vive et d’une curiosité d’adulte, il a potassé l’enseignement élémentaire et secondaire à Conakry avant d’effectuer une solide formation d’ingénieur en informatique, au Maroc. Le brio avec lequel il réussit aux  examens de sortie lui ouvre, avec une aisance déconcertante,  les portes de moult firmes prestigieuses. Au Maroc, il n‘a aucune peine à décrocher son  premier emploi qu’il abandonne aussitôt pour rentrer au bercail où entreprises minières de tous acabits et sociétés de téléphonie mobile sont en quête de compétences nationales pour booster leurs affaires et demeurer compétitives. Mohamed y trouve rapidement chaussures à ses pieds. MTN apprécie ses prestations et l’emploie. Les perspectives de la collaboration sont bonnes. Nenni ! L’idylle fait long feu. Il n’y a pas eu désamour. Loin s’en faut. Mais Mohamed s’est fait violence et a décidé de mettre au service de l’entreprise familiale, le Groupe de presse Lynx-Lance-Lance-Lynx FM, sa formation, son expérience et son talent.

Nommé Administrateur général Adjoint de ce groupe, il prend ses nouvelles charges à bras le corps comme un sacerdoce. Il innove, innove et encore innove. Il informatise le système de gestion et met en place des outils  idoines à travers des logiciens spécialisés. Il accroit la résilience du site lepoint.net contre la cybercriminalité qui perturbe par moments le fonctionnement de ce média. Mamadou Diallo s’attelait a cette tâche avec la virtuosité d’un orfèvre et la ténacité d’une fourmi lorsqu’une courte mais foudroyante maladie l’a fauché et arraché précocement à l’affection des siens, de ses collaborateurs et tous ceux que son intelligence, son humilité et sa maitrise de l’innovation numérique subjuguaient. On peut affirmer sans risque de se tromper que ce jeune et brillant  esprit ne pouvait aspirer à autre chose dans la vie qu’un avenir radieux dont il avait déjà conquis tous les paramètres. Quitter la vie à cet âge alors qu’on s’est préparé à l’affronter dans les meilleures conditions, est la pire chose qui peut survenir .A soi, à sa famille, à tous ceux qui vous aiment .Seuls les croyants ont, dans  pareilles circonstances, une posture positive car Dieu qui donne la vie est seul à la reprend à  sa guise sans tenir compte de l’ordre dans lequel il l’a donnée, dans une famille ou une communauté. Mais les hommes ne souhaitent-ils pas tous s’en aller de ce monde avant leur progéniture ? Sans doute. Mais le Maître de l’univers ne leur en laisse guère le loisir. Il reste maître du jeu et rappelle à lui qui il veut quand il veut. On s’en remet à sa volonté car tout ce qu’il fait est bon pour ses créatures que sont les hommes.

Trêve de  laïus et adieu Mohamed. Que la terre de ta chère Guinée que tu n’as malheureusement pas eu le temps de découvrir dans toute sa laideur et sa beauté te soit légère.

Abraham Kayoko Doré