Alors que le reporter français, kidnappé le 8 avril dernier dans le nord-est du Mali, est retenu en otage par un groupe armé depuis six mois ce vendredi, douze mairies de grandes et moyennes villes de France, en plus de Paris, vont déployer une banderole de soutien à son effigie, à l’initiative de Reporters sans frontières (RSF).
Après une première bâche déployée par la ville de Paris sur la mairie du Xe arrondissement de la capitale cet été, douze villes françaises ont répondu favorablement à l’appel de RSF pour dévoiler à leur tour une banderole de soutien à Olivier Dubois, journaliste français, correspondant de Libération, Le Point et Jeune Afrique, enlevé à Gao au Mali le 8 avril dernier alors qu’il se trouvait en reportage. Olivier Dubois est à ce jour le seul ressortissant français retenu en otage dans le monde. C’est la « campagne des villes » en faveur de sa libération.
Symboliquement, Bayeux, première ville libérée de France en 1944 et dans laquelle se tient actuellement le Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre, a dévoilé une seconde banderole cette semaine. Onze autres villes vont suivre à partir de ce vendredi 8 octobre marquant les six mois de captivité du journaliste français : Marseille, Lyon, Nice, Nantes, Bordeaux, Montpellier, Rennes, Reims, Pau, Fort-de-France et La Rochelle.
«La mobilisation de toutes ces villes, un peu partout dans le pays, de Marseille où vit une partie de sa famille, à Fort-de-France en Martinique d’où Olivier est originaire, est un formidable message de soutien et de solidarité à l’endroit d’un journaliste pris en otage alors qu’il faisait son travail, déclare le secrétaire général de RSF Christophe Deloire. Nous continuerons à nous mobiliser sans relâche pour qu’Olivier soit libéré et puisse continuer à nous informer. Nous en profitons pour remercier tous ceux qui travaillent aujourd’hui concrètement pour sa libération.»
Près d’un mois après son enlèvement le 8 avril 2021, Olivier Dubois était apparu dans une courte vidéo diffusée sur les réseaux sociaux dans la nuit du 4 au 5 mai. Le journaliste y confirmait avoir été enlevé par le groupe de soutien à l’islame et aux musulmans (GNIM), une coalition de groupes armés affiliée à Al Qaïda. Depuis, aucune nouvelle n’a été officiellement communiquée, ni par ses ravisseurs, ni par les autorités maliennes et françaises.
Le 8 juin, deux mois après le kidnapping du journaliste, RSF avait rassemblé des journalistes ayant eux aussi été otages sur la place de la République à Paris : Philippe Rochot (otage au Liban en 1986), Jean-Jacques Le Garrec (otage aux Philippines en 2000), Georges Malbrunot (otage en Irak en 2004), Florence Aubenas (otage en Irak en 2005), Roméo Langlois (otage en Colombie en 2012) et Edouard Elias (otage en Syrie en 2013 et 2014).
Le 6 août, à l’occasion des 47 ans d’Olivier Dubois, RSF et ses rédactions lui avaient adressé des messages de soutien à travers une vidéo diffusée sur les réseaux.
Le Mali occupe la 99e place sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse 2021 publié par RSF.
Reporters Sans Frontières