La ville de Macenta a été le théâtre, fin 2020, de violents affrontements entre Tomas et Toma-manians à cause d’une histoire de paternité de la ville. Une vingtaine de personnes avait péri dans les violences, une quarantaine interpellée et écrouée à la prison civile de N’Zérékoré. Depuis, les détenus croupissent au gouf sans aucune forme de procès.
A Macenta, les populations commencent à s’impatienter. D’autant plus que trois des détenus sont déjà morts. Elles estiment que l’ancien régime n’a pas assez fait pour démêler l’écheveau dans cette affaire. Elles projetaient une manifestation pacifique dans la ville de Macenta ce jeudi 23 décembre, pour dénoncer la détention prolongée de leurs parents et exiger l’ouverture de leurs procès. Les organisations de la société civile locale, notamment Elazologa (entendez le 3è mandat ne passe pas), devaient piloter la manif qui a été reportée la semaine prochaine. Si d’ici là les détenus ne sont pas jugés.
Les organisateurs du mouvement ont obtenu des autorités de la transition, le déblocage de 165 millions de francs guinéens, pour le bon déroulement du procès : « Les autorités ont donné l’ordre au ministère de la Justice de débloquer l’argent », déclare Mamadi Onivogui, le Coordinateur du mouvement Elazologa. Ils ont obtenu également du gouvernement, l’hospitalisation à l’hosto régional de N’Zérékoré de tous les détenus malades, en attendant l’ouverture du procès qui pourrait démarrer le 27 décembre prochain.
A défaut, Elazologa et les autres organisations de la société civile pourraient battre le pavé dès le lendemain.
Yacine Diallo