La mise en place du Conseil national de la transition fait couler encre et salive. Bien d’organisations de la société civile et de partis politiques ne comprennent pas les critères ayant servi au ministère de l’Administration du trottoir et de la Décentralisation pour choisir les 81 conseillés du Cntêtard. Parmi ceux qui s’estiment lésés, figure l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD), cette coalition dirigée par La Petite Cellule Dalein Diallo de l’UFDG. L’alliance n’a hérité que d’un petit siège contre quatre et s’indigne contre ce qu’elle qualifie de « flagrante injustice dont elle a été victime ». L’ANAD soupçonne de mains noires derrière cet acte. Au sein d’autres coalitions, des voix s’élèvent pour accuser l’UFDG et l’ANAD d’être responsables de ce qui leur est arrivé.

Abdoulaye Kourouma, membre de la COPED via son RRD qui a bénéficié d’un siège, affirme que l’ANAD n’a engrangé d’un siège qu’à cause du prétendu bicéphalisme au sein de l’UPG de Jacques Gbonimy. Une sortie qui a provoqué l’ire de Kéamou Bogola Haba, membre de l’ANAD : « Et l’UGDD alors qui a perdu son siège comme l’UPG ? Concernant l’UFDG, dans l’appel de candidature du MATD, y avait-il une règle édictée pour dire que chaque parti politique doit avoir uniquement un siège indépendamment de son poids électoral ? Pourquoi le calcul validé par toutes les coalitions dont la COPED, la vôtre avait attribué 2 sièges à l’UFDG si vous saviez que la règle non écrite était de donner un siège à chaque formation politique ? Et si c’est cela la règle d’allocation occulte, pourquoi les 161 autres partis n’ont pas eu 1 siège comme votre parti ? » Pour M. Haba, l’argument selon lequel le problème de l’UPG aurait joué en défaveur de l’ANAD ne tient pas : « La loi ne donne-t-elle pas le pouvoir au MATD de trancher de la validité des congrès des partis politiques ? Le cas UPG n’a-t-il pas été tranché depuis 2019 à l’issue du congrès ayant élu Jacques Gbonimy à la tête de l’UPG ? Votre argument est inopérant surtout que le MATD avait déjà tranché la question UPG en prenant une décision écrite, signée du ministre en faveur de Jacques Gbonimy, comme l’unique président de l’UPG pour un mandat de 5 ans, à compter de 2019 ».

Kéamou Bogola Haba croit savoir que la décision de retirer les trois conseillers à l’ANAD résulte de la volonté du MATD de « déstabiliser l’ANAD, pour la couper de sa branche Guinée-Forestière. Cette décision, dont le ministère doit justifier et non un autre leader politique bénéficiaire de la décision, disqualifie d’office le MATD pour être un organisateur neutre des futures élections en Guinée », conclut le politicien.

Yacine Diallo