Le 9 novembre 2021, plus de 500 fonctionnaires de police s’étaient vus balancer à la retraite par le colonel Mamadi Doum-bouillant, nouvel homme fort du bled. Ces fonctionnaires du mystère de la Sécurité et de la Protection civile étaient admis à faire valoir leur droit à la retraite pour, dit-on, ancienneté de sévices ou limite d’âge. Parmi eux, de gros bonnets : le tout puissant ex-patron de la flicaille, le général Ansoumane Camara, le ‘’Bafoué’,  le colonel Lamine Kéïta, DCPAF (dirlo central de la police de l’air et des frontières).

Dès le lendemain de la décision les envoyant à la retraite, plusieurs concernés ont fait savoir qu’il leur restait encore quelques années à exercer dans la fonction publique. Leur cri de cœur semblait avoir porté ses fruits, du moins pour quelques-uns. Des 568 retraités, 280 « doivent rester » dans les effectifs de la Ponction publique, selon Julien Yombouno, ministre de la Fonction publique, dans une lettre adressée à son collègue de la Sécurité. Un grand revenant fait jaser : le général Ansoumane Camara alias Baffoe.

Julien Yombouno se dédit

La joie de ces fonctionnaires devant reprendre le boulot n’a été que de courte durée. Le soir même, le ministre Julien Yombouno  a remis cette version en cause, sur les antennes des médias de la télébidon nationale : « Ils ne sont pas revenus à la Fonction publique. Moi-même je tombe des nues. Dire qu’ils ont été réhabilités, ils reviennent à la fonction publique, non… Si vous avez fait attention à ce document, vous verrez bien qu’il s’agit d’un accusé de réception. Un accusé de réception n’est pas une décision. Il n’est pas question de ramener les gens à la fonction publique quand ils sont allés à la retraite. C’est clair et net ». Le ministre Yombouno estime que la presse a mal interprété son courrier réponse adressé au mystère de la Sécurité. Julien Yombono est formel, il ne revient pas à un ministre de corriger un décret : « Le document qui est à l’origine de cette interprétation est très clair, c’est une lettre-réponse à un courrier qui nous a été adressé par notre homologue de la Sécurité et de la Protection civile nous présentant la situation de 568 policiers qui ont été mis à la retraite par décret présidentiel. Par la stratification des actes administratifs, un ministre ne peut même pas corriger ou rapporter une décision d’un autre homologue ministre, à plus forte raison celle d’un Premier ministre ou encore celle d’un Président de la République, Il n’en est nullement question ».

Pourtant, il était clairement indiqué dans son courrier que les « 280 fonctionnaires de police dont les dates de naissance correspondent au fichier 85 doivent rester en activité jusqu’à la date limite prévue par les dispositions de la loi » portant sur le Statut général des Agents de l’Etat. C’est la confusion.

Yacine Diallo