Le paludisme continue de sévir en Guinée sur l’ensemble du territoire. Selon l’enquête sur les indicateurs du paludisme et de l’anémie en Guinée publiée en 2021, la prévalence du paludisme est de 17%, 34% des enfants de 6-59 mois sont positifs au palu.

Le rapport informe que le paludisme sévit dans la bande nord frontalière avec le Sénégal et le Mali, allant de la préfecture de Gaoual à celle de Mandiana où la pluviométrie dure environ quatre mois avec une transmission saisonnière du paludisme de juin à septembre. Dans les centres urbains, en particulier Conakry, malgré la forte pluviométrie, la transmission du paludisme « est plus faible à cause de l’écosystème peu favorable au développement des vecteurs ».

Sur la base des études effectuées jusqu’en 2012, la répartition des espèces montrait que le Plasmodium Falciparum l’espèce dominante (98 %), le Plasmodium malariae (1,5 %) et Plasmodium ovale (0,5 %). Selon la dernière étude du PNLP, Programme national de lutte contre le paludisme, en 2012, la Guinée comporte quatre zones d’endémie : la zone hypo endémique située en Basse Guinée, constituée de deux foyers (Conakry et de Kamsar) avec le vecteur prédominant est Anopheles melas ; Une zone méso-endémique qui concerne la partie nord, frontalière avec le Sénégal et le Mali, où le vecteur prédominant est Anopheles funestus ; une zone hyper endémique qui s’étend du sud-est de la Basse-Guinée à la forêt tropicale guinéenne (frontière avec le Liberia et la Côte d’Ivoire). Il s’agit d’une zone de forte pluviométrie (6 à 10 mois de pluie). Le vecteur prédominant est Anopheles gambiae et la zone holo-endémique située en Haute Guinée, zone de plaines et de savanes fortement irriguée et à pluviométrie moyenne. Les vecteurs dominants sont Anopheles funestus et Anopheles arabiensis.

Pour lutter contre le paludisme, la Guinée s’est engagée dans l’Initiative « Roll Back malaria » en 1998, a mis en place des Plans Stratégiques nationaux (PSN), notamment le plan Stratégique National pour la période 2018-2023 (PSN 2018-2023). L’objectif « une Guinée sans paludisme pour un développement socioéconomique durable ».

Stratégie de lutte

Le but du PSN « Une Guinée sans paludisme pour un développement socioéconomique durable » est d’amener le pays d’ici à 2023 à la pré-élimination du paludisme en réduisant la morbidité et la mortalité liées au paludisme de 75 % par rapport à 2016.

Pour cela, il faudra assurer la protection d’au moins 90 % de la population avec des mesures de prévention efficaces contre le paludisme en développant ou en renforçant des interventions telles que la lutte antivectorielle, la chimio-prévention du paludisme saisonnier, le traitement préventif intermittent chez la femme enceinte, garantir la prise en charge des cas de paludisme en développant des mécanismes de renforcement de la qualité de la prise des cas dans toutes les structures, publiques, parapubliques et privées dans la communauté.

Les moustiquaires imprégnées d’insecticide, environ 63 % des ménages en possèdent, au moins, une.

La moitié des femmes de 15-49 ans ayant eu une naissance vivante au cours des deux années précédentes auraient reçu au moins trois doses de SP/Fansidar pour la prévention du paludisme pendant la grossesse.

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