L’une des particularités de la ville de Conakry, ce sont les attroupements et les bousculades au niveau des carrefours et le long des rues principales pour trouver un moyen de déplacement. Cette situation est encore plus pénible à voir pendant les heures d’affluence, d’autant plus qu’elle n’épargne pas les couches sociales les plus fragiles, personnes âgées, handicapés, enfants, entre autres. En principe, Conakry ayant une densité raisonnable, l’organisation de la mobilité de ses habitants et les engins roulants ne devrait pas être si difficile. C’est pourquoi, au regard de la configuration géographique de la ville, on peut envisager ces pistes de solutions :

–  Aménager les axes routiers des corniches Nord et Sud pour permettre aux véhicules de rouler sur les deux côtés de la mer. Il faudra également prolonger toutes les routes transversales jusqu’aux côtes maritimes pour les connecter aux corniches. Cela permettra de réduire la densité de la circulation à l’intérieur de la ville et améliorer la gestion du temps pour les usagers.

– Créer un réseau de transport maritime Dubréka-Kaloum et Coyah-Kaloum. Cela nécessite une mise en circulation d’au moins quatre bateaux à passagers avec des débarcadères et parkings privés aménagés à des endroits précis. En raison de deux par axe et par tronçon, le service pourra se faire de la façon suivante : le premier bateau en “Express” (maximum 4 arrêts), du lundi au vendredi de 5h à 10h et 16h à 21h. Le second en “Local” (tous les arrêts), 7 jours/7 de 6h à 22h. Dès lors qu’il ne peut y avoir d’embouteillage en mer, nous pouvons en faire un véritable atout pour créer des emplois, fluidifier la mobilité humaine, réduire la pollution et la dépendance en véhicule.

– Créer également une ligne centrale de transport ferroviaire passager d’une longueur minimale de 40 km (Kaloum-Hamdallaye-Cimenterie-Kagbelen. Au regard de sa forme géographique, cet itinéraire constitue essentiellement la plus haute altitude de la ville de Conakry. Alors, en plus des effets induits des investissements, toute la chaîne de valeur économique s’en trouvera positivement affectée (immobilier, transport, banques, recettes publiques…). C’est ce qu’on appelle créer de la valeur ajoutée à travers un ambitieux projet de développement.

À de telles initiatives, il faut nécessairement ajouter un plan d’urbanisation porté sur la viabilisation et le désenclavement des zones périphériques. Ainsi, les villes de Boffa et Forécariah, à travers l’effet incitatif, deviendront à terme les banlieues chics du grand Conakry.

Aliou Bah, Model