Dans la nuit du jeudi 15 au vendredi 16 septembre, un accident de la circulation s’est produit sur la route nationale numéro 1, dans la préfecture de Kouroussa, en Haute Guinée. Un bilan fait état de 14 morts calcinés et quater survivants, dont un chauffeur. La collision entre un minibus plein de passagers, accompagnant un corps, dans la sous-préfecture de Bissikirima (préfecture de Dabola) et une camionnette serait la cause de la tragédie. Diao Diallo, journaliste, chroniqueur sur le transport routier, a évoqué l’accident chez nos confrères de Guineenews.org, dans un article intitulé : «Tragédie routière à Kouroussa: cause, nombre de morts et de blessés, le constat de la police». Lisez plutôt !
« Selon des sources sécuritaires qui nous rapportent l’événement, ce grave accident de la route s’est produit ce matin, aux environs de 1h45, à 02 km du centre-ville de Kouroussa. Il a impliqué deux véhicules, à savoir : une camionnette de marque Howo (genre Kia) immatriculée RC 1690 AS roulant vers Kankan et un minibus, car Hiace, RC 9445T, transportant un corps en provenance de Kondianankoro (Mandiana) pour Bissikrima (Dabola).
Nous apprenons, qu’en lieu et place du réservoir, c’est un bidon d’essence placé dans le compartiment passagers qui alimentait le minibus, à l’aide de raccords.
Jusqu’au lieu de l’accident, le minibus dont le volant est à droite, a roulé à vive allure, un peu comme tout le monde le fait sur cette route rectiligne, en bon état et surtout, à cette heure tardive de la nuit où la circulation est très fluide. C’est sur ces entrefaites qu’il se déporte à gauche et percute violemment la camionnette qu’il croise. Sous l’effet du choc, le minibus a rebondi dans un premier temps, avant de prendre subitement feu et se retrouver sur le bas-côté de la route, comme nous le montrent les images. La camionnette a dérouté dans un premier temps, avant de reprendre sa trajectoire initiale et s’immobiliser sur le bord de la chaussée. Sur les lieux du sinistre, il a été dénombré 11 corps calcinés et des ossements qui indiquent bien qu’il y a eu d’autres victimes dont le nombre et l’identité ne sont pour l’instant pas disponibles. C’est pourquoi le chiffre exact de morts qu’on rapporte ici et là est fluctuant. Il varie d’une source à l’autre. On le sent à l’écoute des annonces qui sont faites autour. On parle même d’un éclatement de pneus qui serait à l’origine de l’accident. Ce qui reste à prouver, au vu du degré de carbonisation du véhicule.
On rapporte également que le corps, placé sur la galerie du minibus, était convoyé par cinq personnes, qui ont toutes péri. Le reste des occupants comprenait des passagers ordinaires que le chauffeur avait glanés comme cela se fait dans le transport en commun.
Seules les enquêtes ouvertes par la police de Kouroussa, en charge du dossier, pourront apporter les éclaircissements attendus.
Quatre (04) personnes, quoique blessées, sont au nombre des survivants de ce désastre. Ce sont trois enfants (deux fillettes et une jeune fille) et le chauffeur. Ce dernier, sans doute, sous l’effet de la panique, avait fui, abandonnant le véhicule en feu, avant d’être retrouvé par les services de sécurité qui l’ont d’abord conduit à l’hôpital pour des soins.
Sans rejeter le bien-fondé de l’interdiction jusque-là en vigueur, les témoins soutiennent que, dans ce cas précis d’accident de croisement, le chauffeur du minibus doit la vie sauve, à son… volant à droite !
Toujours est-il, qu’au-delà de l’excès de vitesse et de la circulation à gauche, infractions que la police a sans doute retenues comme étant à l’origine de cet accident mortel, il convient d’ajouter également le système de carburation du véhicule par bidon interposé.
Ce dispositif hasardeux et imprudent est assez courant dans le transport, toutes options confondues, chez nous. Il consiste à faire recours à un bidon pour alimenter le véhicule en carburant. Celui-ci n’est jamais étanche et en plus, on le place dans le compartiment des passagers, d’où part un raccord d’alimentation qui va sous le capot. Au moindre choc, l’essence se répand et imbibe les occupants du véhicule. Il suffit alors qu’une étincelle, un choc ou une source de chaleur entre en contact avec les vapeurs d’essence et voilà que le feu surgit instantanément, comme par miracle et dévore tout. C’est la fameuse théorie du triangle du feu, bien connue des transporteurs pétroliers.
Il faut saluer la synergie d’action entre les services d’intervention et de sécurité sur les lieux de la catastrophe. On y a vu, en parfaite harmonie et complémentarité, la police, la gendarmerie routière, la protection civile, la Croix-Rouge, les services de santé, les autorités administratives, etc.
Diao Diallo in Guineenews.org